SPORT-SANTE. Les bienfaits du sport sur le diabète

Chronique sport santé diabète ©Martinique la 1ère
La Martinique est le deuxième département français le plus touché par le diabète après la Guadeloupe. 11% de sa population est atteinte de diabète de Type 2. Une urgence sanitaire, pour laquelle l’activité physique est un remède naturel permettant d’améliorer son équilibre glycémique.

Durant l’activité physique, l’organisme utilise davantage de glucose. Sa sensibilité à l’action de l’insuline augmente. Elle permet alors de lutter, face à ce qui caractérise le diabète de Type 2 : la résistance de l’organisme à l’insuline.

En Martinique, 1 personne sur 10 vit aujourd'hui avec un diabète.  Au moins 34 000 Martiniquais sont atteints de diabète de Type 2, c’est-à-dire avec un excès durable de glucose dans le sang. Mais on estime à autant, le nombre de cas non diagnostiqués. Obésité, consommation importante de produits transformés, population vieillissante et aussi sédentarité contribuent à cette situation sanitaire alarmante.

Bouger c'est consommer du glucose comme carburant

C’est d’ailleurs ce constat qui est à l’origine de la création des maisons sport santé. Pris en charge par des professionnels, ce public prioritaire redécouvre les bienfaits d’un corps en mouvement.

En pratiquant un exercice physique, les muscles utilisent le glucose comme source d'énergie, ce qui permet de diminuer sa glycémie.

Sur le parcours santé de l’IMS (L’institut Martiniquais du Sport) au Lamentin, Anita Beaubrun démarre son cours par une petite marche d’échauffement sur la piste d’athlétisme. 

L’enseignante en Activité Physique Adaptée auprès de l’Association SAPHYR va proposer à ses élèves durant une heure, des exercices de renforcement musculaire, sollicitant, bras, jambes, abdominaux… Tout est progressif pour réactiver des muscles peu sollicités et qui du coup vont demander de l’énergie et puiser dans le corps le carburant essentiel qu’est le glucose. 

Dans le cas du diabète, le taux de glucose dans le sang est trop important, c’est ce qui va entraîner des complications. Soit le corps n’arrive plus à utiliser l’insuline qui est l’hormone qui permet de réguler la glycémie, soit le pancréas ne fabrique plus cette hormone. Du coup l’activité physique va permettre de faire un petit peu le rôle de l’insuline et donc de permettre au glucose de rentrer dans les cellules

Anita Beaubrun, enseignante en Activité Physique Adaptée - Association SAPHYR

L’important étant de pratiquer quotidiennement voire régulièrement pour s’assurer d’une efficacité prolongée. Mais lors d’une simple séance, Anita voit les effets sur ses élèves.

Relativement vite après l’exercice, on peut constater que la glycémie a diminué. Les effets dure jusqu’à 24 heures. C’est bien de marcher un petit peu après le repas si c’est possible, mais dans la réalité des gens on fait quand on peut… L’important c’est de pratiquer au minimum 30 minutes d’activité physique modérée à intense par jour.

Anita Beaubrun, enseignante APA

Les Maisons Sport-Santé permettent aux personnes prises en charge d’être accompagnées par des professionnels de la santé et du sport

Des études ont montré qu’une marche effectuée après le repas du soir permettrait de diminuer son taux de 22 %. Qui dit sport dit aussi perte de poids. 5 à 10 % suffisent pour entraîner une amélioration de la sensibilité à l’insuline et réduire la réponse inflammatoire dans l’organisme.

Mais comme à chaque fois, surtout après une reprise d’activité physique, l’effort doit être modéré et progressif. Il doit avant tout, être encadré par des professionnels qui évaluent les paramètres individuels de chacun.