Trinidad : la population indignée par le meurtre d’une jeune employée de banque

Shannon Banfield, 20 ans était commis de banque. Ses meurtriers l'ont tué à son retour de travail.
À Trinidad, il y a déjà eu durant cette année 2016 plus de 400 meurtres. Et la disparition lundi dernier, de la jeune Shannon dont le corps en décomposition a été finalement retrouvé dans un entrepôt, provoque l’indignation.
Shannon Banfield avait été portée disparue lundi dernier (5 décembre) et son corps a été retrouvé jeudi après-midi (8 décembre) en état de décomposition avancée. Il avait été caché dans le cellier du troisième étage d'un magasin "IAM Company Ltd", où s'était rendue la victime. Shannon, 20 ans, commis de banque avait été vue pour la dernière fois vers 16 heures quittant son lieu de travail.

Quelques minutes plus tôt, elle avait appelé sa mère pour lui confier qu'elle partait de son bureau pour faire quelques courses dans ce magasin où son corps a été retrouvé. Une découverte macabre survenue jeudi vers 13h30 par des employés intrigués par une forte odeur et pensant qu'il s'agissait d'un rat mort. Le portefeuille de Shannon Banfield et ses sacs à provisions ont été trouvés à proximité.
 

Deux suspects sous les verrous

Deux employés de "IAM Company Ltd" ont été identifiés plus tard comme des personnes suspectes et sont toujours détenus. Le duo, Dale Seecharan et Matthew Maharaj auraient été récemment licenciés de ce magasin.
Disparue lundi dernier vers 13h30 à Port of Spain, Shannon Banfield faisait l'objet d'un avis de recherche.

Rétablir la peine de mort

Cette affaire a provoqué colère et indignation à Trinidad où le nombre de meurtres cette année est déjà supérieur à 400. Une pétition lancée en fin de semaine et réclamant le rétablissement de la peine de mort a déjà recueilli 3 783 signatures. Dès qu'elle aura atteint les 5 000, elle sera remise au gouvernement.

Selon les instigateurs de cette pétition, le système judiciaire trinidadien est si désuet et archaïque que les criminels arrivent à rendre le système inefficace avec un taux de condamnation de seulement 8%. La peine de mort serait alors un moyen de dissuasion efficace contre les crimes capitaux.
 

Rassemblement dans la douleur

Autre forme de réaction, ce rassemblement hier (dimanche 11 décembre) qui a attiré un large éventail de personnes. Dans l'assistance, une mère a déclaré qu'elle était désormais déterminée à devenir "gardienne de son voisinage". Inquiète de l'état de la criminalité à Trinidad, la femme a continué : "Cela se passe maintenant depuis trop longtemps et empire." Une autre femme a estimé : "Nous sommes une nation en deuil. Nous n'avons pas de plan d'action, mais nous appuierons ceux qui ont le pouvoir, la force et la ténacité nécessaires pour aller de l'avant et agir".
Plus de 400 meurtres en moins d'un an. La population trinidadienne se mobilise et réagit
Le psychologue Ronald John a noté qu'un sentiment de tristesse a envahi Trinidad et que cela a dépassé tout ce qu'on avait connu auparavant. "Le pays éprouve de la douleur". Des croix en bois miniatures, qui étaient censées représenter les victimes ont été plantées dans le sol aux côtés de coupures de journaux relatant les meurtres qui s'étaient produits tout au long de cette année.