Depuis plusieurs années, le Centre Hospitalier de Trinité fait face à de nombreuses difficultés : manque de lits, urgences saturées, absence de bloc opératoire fonctionnel. Face à cette situation critique, la rénovation de l’hôpital est devenue une priorité.
Des syndicats sceptiques face à l'urgence de la situation
Sur le terrain, le constat est sans appel. Les organisations syndicales tirent la sonnette d’alarme sur des problèmes persistants.
Serge Aribo, secrétaire général de l’UGTM (L’Union Générale des Travailleurs de Martinique), dresse un état lieux inquiétant :
Lorsqu’on n’a pas de lits d’hospitalisation en quantité suffisante, lorsque les urgences de Trinité sont embolisées faute d'une unité de soins intensifs opérationnelle, lorsqu’il n’y a pas de bloc fonctionnel, que devient la population du nord de la Martinique ? Dans ces conditions, ne faudrait-il pas agir en urgence pour clôturer les travaux et réouvrir les services ? Parce que terminer un chantier, c’est une chose, mais garantir un accès aux soins en est une autre. Nous avons constaté qu’il manque du matériel, et il manquera aussi du personnel soignant et médical.
Serge Aribo, secrétaire général de l’UGTM,interrogé par Irène Emonides
L'optimisme affiché des autorités
Actée en février 2024 lors d’un Comité de Pilotage (COPIL), cette rénovation tant attendue devrait voir le jour en octobre 2028 dans le quartier Desmarinières, grâce à une enveloppe de plus de 110 millions d'euros.
Un calendrier qui semble trop lointain pour certains, mais que les autorités défendent avec optimisme.
Le projet de reconstruction est bien lancé et les financements sont mobilisés.
Fabien Laleu, directeur adjoint de l’Agence Régionale de Santé (ARS)
Une déclaration qui vise à confirmer l’engagement des autorités dans l’amélioration de l’offre de soins dans le nord de la Martinique.
Alors que la rénovation se poursuit, les différents acteurs restent attentifs aux prochaines étapes. La question de l’organisation et des moyens humains et matériels nécessaires à la mise en service complète du nouvel hôpital demeure au centre des préoccupations.
Le suivi des travaux et des recrutements sera déterminant pour garantir l’accès aux soins dans le nord de l’île d’ici 2028.