Longtemps, l’endométriose est restée une maladie méconnue, sous-estimée et mal diagnostiquée. Mais ce test salivaire, mis au point par la biotech française Ziwig, pourrait bien changer la donne.
Ce test détecte l’endométriose grâce à l’analyse de l’ARN présent dans la salive. Contrairement aux examens actuels, souvent longs et invasifs (échographies, IRM, voire chirurgie), il promet des résultats en une dizaine de jours seulement, avec un taux de fiabilité supérieur à 95 %.
Son coût, estimé à 800 euros par femme, est pris en charge par la Sécurité Sociale, mais uniquement pour certaines patientes, dans le cadre d’une expérimentation menée sur 25 000 femmes de plus de 18 ans suspectées d’être atteintes.
Nous comprenons bien sûr la prudence de la Haute Autorité de Santé et l’importance des étapes mises en place aujourd'hui. Il s’agit d’un coût majeur pour la société. Mais cela fait beaucoup d'années que les femmes atteintes d’endométriose attendent des avancées concrètes.
Céline Ferrara,présidente de l’association Endomind de Martinique (au téléphone de Christine Cupit)
Un déploiement dans les Outre-mer dont la Martinique
Ce test salivaire est désormais accessible en Martinique, à la Maison de la Femme, de la Mère et de l’Enfant du CHU de Fort-de-France. Il est également disponible en Guadeloupe, en Guyane et à La Réunion, une avancée essentielle pour les femmes, souvent confrontées à un manque de structures spécialisées.
Son déploiement national s’inscrit dans le cadre du Forfait Innovation, un programme validé par le ministère de la Santé. Actuellement, seuls 80 hôpitaux français, dont le CHU de Martinique, participent à cette expérimentation.
Une avancée attendue depuis longtemps
Si ce test représente un espoir immense, son accès reste encore très limité. Pour Céline Ferrara, il est urgent d’accélérer le calendrier.
Il est évidemment impératif qu’on avance plus vite. Ce test devrait être utilisé en première attention dès qu’une endométriose est suspectée, afin d’obtenir un diagnostic rapidement. Et son accès doit être élargi, bien au-delà des 25 000 patientes concernées par cette première phase.
Céline Ferrara, présidente de l’association Endomind
La Haute Autorité de Santé estime que l’expérimentation pourrait s’étendre sur trois ans, mais ces 25 000 tests risquent d’être écoulés bien avant selon Céline Ferrara.
Un enjeu de santé publique
L’endométriose, qui touche environ 2 millions de Françaises, entraîne de fortes douleurs menstruelles, des troubles digestifs et urinaires, des douleurs pendant les rapports sexuels, et peut provoquer des problèmes de fertilité.
Avec ce test salivaire, les patientes espèrent un diagnostic plus précoce, condition essentielle pour une prise en charge efficace et une amélioration de leur qualité de vie.