La généalogie a de plus en plus d'adeptes en Martinique. L'Association Martiniquaise de Recherches pour l'Histoire des Familles a présenté ses travaux sur les Registres d'Individualité du François, ce samedi (21 mai) dans la commune. Ils ont permis de trouver l'origine du patronyme de ses habitants.
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En 1848, après l'Abolition de l'Esclavage, il a fallu donner des noms aux anciens esclaves. L'acte d'individualité remis aux gens libres est comme un acte de naissance à la citoyenneté. Cent soixante-dix ans plus tard, la quête de ce document fondateur est pour les descendants comme une quête du Saint Graal. "Ma grand-mère m'avait toujours dit que son grand-père était esclave", raconte Emmanuelle Claris-Gauthier de l'Association Martiniquaise de Recherches sur l'Histoire des Familles. "Quand j'ai ouvert ce registre et que j'ai vu cet acte, j'ai été prise de frissons. J'étais tellement émue. J'ai pris cet acte, je l'ai caressé et j'ai dit : "Le voilà mon esclave, le voilà".
Dans cet acte, on trouve aussi le lieu de naissance. Mais les informations laconiques laissent parfois autant de questions que de réponses. "Certains viennent d'Afrique directement", explique Monique Palcy de l'AMARHISFA. "Ils sont sûrement venus par la traite clandestine, puisque la traite négrière a été abolie vers 1818 en France".
L'histoire des noms est passionnante. Parfois, l'affranchi arrive avec une idée bien précise. Mais c'est le commis d'état civil qui décide. Au François, l'un d'eux a nommé plus de 1 500 personnes. Faute d'imagination, on verra beaucoup d'anagrammes : Louis devient Sioul, Marin se transforme en Nimar.
L'humeur du fonctionnaire donne aussi des résultats surprenants. "À Sainte-Marie, un esclave se présente", se rappelle Roger Parsemain de l'AMARHISFA. "Il se prénomme Noël. On lui a donné comme patronyme Lacrèche".
L'association a compilé les registres d'une quinzaine de communes. À terme, elle souhaite créer une banque de données régionale.
- Emmanuelle Claris-Gauthier, Association Martiniquaise de Recherches sur l'Histoire des Familles
- Monique Palcy, Association Martiniquaise de Recherches sur l'Histoire des Familles
- Roger Parsemain, Association Martiniquaise de Recherches sur l'Histoire des Familles
Dans cet acte, on trouve aussi le lieu de naissance. Mais les informations laconiques laissent parfois autant de questions que de réponses. "Certains viennent d'Afrique directement", explique Monique Palcy de l'AMARHISFA. "Ils sont sûrement venus par la traite clandestine, puisque la traite négrière a été abolie vers 1818 en France".
Le rôle du commis d'état civil
L'histoire des noms est passionnante. Parfois, l'affranchi arrive avec une idée bien précise. Mais c'est le commis d'état civil qui décide. Au François, l'un d'eux a nommé plus de 1 500 personnes. Faute d'imagination, on verra beaucoup d'anagrammes : Louis devient Sioul, Marin se transforme en Nimar.L'humeur du fonctionnaire donne aussi des résultats surprenants. "À Sainte-Marie, un esclave se présente", se rappelle Roger Parsemain de l'AMARHISFA. "Il se prénomme Noël. On lui a donné comme patronyme Lacrèche".
L'association a compilé les registres d'une quinzaine de communes. À terme, elle souhaite créer une banque de données régionale.
Regardez le reportage de Delphine Bez et Laura Schintu :
Intervenants :
La généalogie a de plus en plus d'adeptes en Martinique. L'AMARISHFA (Association Martiniquaise pour l'Histoire des Familles) a présenté ces travaux sur les Registres d'Individualité du François, ce samedi (21 mai) dans la commune. Ils ont permis de trouver l'origine du patronyme de ses habitants.
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- Emmanuelle Claris-Gauthier, Association Martiniquaise de Recherches sur l'Histoire des Familles
- Monique Palcy, Association Martiniquaise de Recherches sur l'Histoire des Familles
- Roger Parsemain, Association Martiniquaise de Recherches sur l'Histoire des Familles