L’affaire date de 2020, la Chambre Régionale des Comptes relève des irrégularités dans un dispositif de départ à la retraite anticipée à Fort-de-France. Celui-ci concerne de nombreux agents, mais aussi l’ancien maire, Serge Letchimy.
À l’époque, la CRC saisit la justice et le Parquet national financier ouvre une enquête pour suspicion de détournement de fonds publics. En mai 2024, l’instruction dure toujours et le maire, Didier Laguerre fait voter la prise en charge de ses frais d’avocat par la ville.
C’est là que l’association Anticor lance l’alerte.
Le fait qu’il aurait pris la décision d’octroyer à l’un de ses prédécesseurs ce dispositif de régime de retraite irrégulier, c’est un acte, qui en soit, est détachable de son mandat de maire de la commune de Fort-de-France. À partir de ce moment, il ne pouvait pas demander la protection fonctionnelle à la commune de Fort-de-France. Il ne pouvait pas l’obtenir. Donc, ces frais d'avocats ou de justice ne pouvaient pas être pris en charge par la commune et in fine, par les contribuables de Fort-de-France. Tout ce que je dis peut être constitutif de la commission du délit de détournement de fonds publics.
Clarence Bathia, juriste de l'assocition Anticor
Car la protection fonctionnelle et le financement des frais de justice se justifient quand un agent ou un élu est victime, dans le cadre de ses fonctions, ou bien s’il prend une décision légale et incontestable.
Or, pour l’association, l’utilisation à bon escient des fonds publics en France est un vrai sujet.
On doit recevoir environ une vingtaine d’alertes d’infraction à la probité par jour. En métropole, bien entendu, mais aussi en Outre-mer. On est des sortes de lanceurs d'alertes, nous sommes des vigies. Après, c’est à la justice de faire toute la lumière là-dessus.
Aujourd’hui, le maire de Fort-de-France se refuse à tout commentaire. Malheureusement, la surcharge d’affaires instruites au Parquet financier demande souvent des années avant toute conclusion.