Mayotte : "accord de principe", mais pour l'heure les barrages restent en place

Après la réunion de 5 heures mardi soir à la préfecture entre les élus, le Collectif et Annick Girardin, un "accord de principe" a été trouvé. Annick Girardin évoque explicitement une levée des barrages. Mais dans les faits, mercredi matin, ils sont toujours présents. 
C'est écrit noir sur blanc dans le communiqué du ministère des Outre-mer publié mardi soir après la réunion de négociation à la préfecture

Les collectifs et l'intersyndicale se sont engagés à débloquer les barrages de l'île au cours de la matinée du 14 mars 2018

- Communiqué du ministère des Outre-mer, 13 mars


Mardi soir, à l'issue de cette réunion, un représentant du  Collectif, Fatihou Ibrahim expliquait : 

La grève n'est pas terminée mais on suspend le mouvement pendant un mois, le temps de vérifier que les paroles de l'Etat sont des paroles fiables. Nous allons proposer cela à nos concitoyens demain (NDLR mercredi) place de la République et voir avec eux s'ils votent favorablement à la levée des barrages.

- Fatihou Ibrahim, 13 mars


Regardez le reportage de Mayotte la 1ère à l'issue des négociations hier soir :

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Les barrages restent en place

Mas sur le terrain, ce mercredi 14 mars au matin, les journalistes de Mayotte la 1ère ont constaté que les barrages restaient bien en place et qu'un durcissement du mouvement était même dans les esprits de certains manifestants. De nombreuses personnes présentes sur les barrages n'avaient pas l'intention de se rendre place de la République pour évoquer une levée des barrages. "S'ils ont envie de nous parler, qu'ils viennent nous voir", expliquait une manifestante.

Le rassemblement sur la place de la République n'a pas eu lieu. Il semble qu'une réelle scission soit apparue entre les négociateurs et la base des manifestants. Explication d'Hakime Ali Saïd de Mayotte la 1ère :
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Regardez ce Facebook live de Mayotte la 1ère ce mercredi matin sur le barrage de Chiconi: 

Sur le carrefour de Tsingoni, une manifestante explique : "Il n'y a aucune signature, on continue la grève. On reste chez nous".

Sur Twitter, de nombreux habitants de Mayotte font un constat identique : malgré l'accord de principe annoncé hier en préfecture, les barrages restent en place :
 

 

Nouvelles violences urbaines

Sur le terrain, la colère des habitants contre l'insécurité reste intacte, d'autant plus que de nouvelles violences se sont produites à M'tsapéré alors même que les négociations se tenaient en préfecture. Plusieurs véhicules ont été brûlés, d'autres vandalisés. reportage de René Lataste et Fahar Ousseni, Mayotte la 1ère :Ce mercredi matin, le réveil était difficile dans le quartier :
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La nuit précédente, c'est à Passamainty que des violences urbaines s'étaient produites.  Ce mercredi matin, des mères de famille se sont rassemblées devant la mairie de Mamoudzou pour dénoncer une nouvelle fois la violence avec une banderole "Passamaingty, M'tsapéré, à qui le tour ?"