Mayotte : face à l'insécurité, des renforts sécuritaires annoncés

Nettoyage d'un barrage à Doujani
Le préfet de Mayotte a annoncé jeudi l'envoi de forces de l'ordre en renfort sur l'île après une flambée de violence qui a conduit des habitants à bloquer leur quartier en signe de protestation.

L'envoi de renforts de police et de gendarmerie dès ce weekend a été annoncé par le préfet Thierry Suquet devant les maires de Mayotte réunis dans l'hôtel de ville de Mamoudzou, le chef-lieu, en présence de journalistes. Le ministère des Outre-mer a confirmé l'envoi de ces renforts. Selon le préfet, 72 gendarmes mobiles et 12 policiers du Raid supplémentaires seront envoyés sur l'île, confrontée à une insécurité sans précédent.            

Depuis 2017, les effectifs de policiers et de gendarmes ont augmenté de 40% pour renforcer la sécurité, rappelle le ministère. Depuis le début de la semaine, des habitants du village de M'Tsapere, au sud de Mamoudzou, bloquent leur quartier pour protester contre les violences qui ont conduit à plusieurs homicides en quelques jours. Cinq meurtres ou tentatives de meurtres ont été relevés par le parquet de Mamoudzou depuis janvier.  

Violences entre bandes rivales

La journée de lundi a été émaillée par des violences entre bandes rivales : dans le village de Combani, où les jeunes affrontent régulièrement ceux du village voisin de Miréréni, et en Petite Terre, où un groupe de plusieurs dizaines de jeunes a affronté la gendarmerie plusieurs heures durant.            

Selon le colonel Capelle, commandant de la gendarmerie de Mayotte, ces violences pourraient trouver leur origine dans l'interpellation d'un des jeunes pour des faits de violences. Le préfet a également annoncé l'interdiction de la vente d'alcool à emporter et de la consommation d'alcool de 18h à 05h sur la voie publique dans tout le département, et ouvert la possibilité aux maires de prendre des arrêtés de couvre-feu.