L’inauguration de cette unité de recherche clinique (URC) s’est faite en présence du Pablo Bartolucci de l’Institut Mondor de Recherche Biomédicale. Ce spécialiste des maladies du sang est surtout un chercheur de renommée mondiale.
En collaboration avec le Docteur Abdourahim Chamouine, il va diriger les premiers travaux au sein de cette Unité de recherche clinique basée au CHM. Il s'agit d'un projet de recherche sur les maladies du sang, notamment la drépanocytose. Une maladie rare qu’on retrouve souvent à Mayotte.
«Ici ca va être la partie recherche translationnelle. Avec des technologies de pointe y compris des technologies qu’on a brevetées. Qui n’existent que dans mon laboratoire et qu’on va mettre en place ici. Elles vont permettre de mieux comprendre les mécanismes de certaines pathologies, dont la drépanocytose, et la destruction des globules rouges en général.»
Pablo Bartolucci_Coordinateur National des Centres de Référence et de Compétence
- Améliorer les connaissances et la prise en charge des patients
Ce projet collaboratif sera encadré par l’équipe du professeur Bartolucci. De son côté, l’URC va accueillir les études cliniques. C’est-à-dire le suivi des patients et juger l’efficacité clinique des nouveaux traitements et protocoles de soin. Ce qui implique aussi un meilleur suivi des malades. Ce dont se réjouit le Docteur Abdourahim Chamouine
«Ça a été prouvé partout. Quand la culture de la recherche clinique est bien installée, il y a une élévation de la qualité des soins.»
Docteur Abdourahim Chamouine
- Gagner en visibilité pour attirer des médecins
Ce type de structure n’existe que dans les grands centres hospitaliers universitaires. Mayotte sera donc une exception parmi les hopitaux de France. De nombreux médecins chercheurs sont déjà présents au CHM, et les données de la patientèle mahoraise sont régulièrement utilisées dans de nombreuses publications. Mais selon Jean-Mathieu Defour, jusqu’ici le centre hospitalier n’était pas identifié. Le directeur de l’hôpital de Mayotte espère gagner en visibilité au niveau national voire mondial et surtout attirer de nouveau médecins.
- Des moyens et des fonds supplémentaires
Qui dit recherche, dit aussi des moyens supplémentaires. Le projet mené par le Dr Bartolucci a déjà reçu 100 000 euros venant d’un donateur privé, mais aussi du centre de référence des maladies rares. Le directeur de l’ARS ne voit que des opportunités dans ce projet.
« On est en train de construire quelque part …le début d’un niveau de recherche, et d’une excellence de la recherche sur le territoire de Mayotte. »
Sergio Albarello _ directeur de l'ARS de Mayotte
- Mayotte terre de maladies rares et tropicales
Lèpre, choléra, tuberculose, de nombreuses maladies circulant à Mayotte ont quasiment disparu dans le reste de la France. Des affections liées à la précarité et la proximité géographique avec des pays en développement. Le territoire est aussi touché par des maladies tropicales comme la dengue. Ce contexte sanitaire couplé à une structure de recherche clinique d’excellence sur place pourrait en effet lui donner une position particulière au niveau régional et peut-être même national pour en faire un centre de référence.