Mayotte est-elle de nouveau menacée par le choléra, après le passage du cyclone Chido et de la tempête Dikeledi ? Un cas vient d'être détecté par l'agence régionale de santé, ce samedi 18 janvier au soir.
Selon le communiqué envoyé par l'autorité sanitaire et la préfecture, il s'agit d'un cas importé c'est-à-dire que le patient n'a pas contracté la maladie sur l'archipel mais ailleurs.
"Le patient a été pris en charge rapidement et de manière sécurisée au Centre hospitalier de Mayotte (CHM) quelques heures après son arrivée à Mayotte afin de stabiliser son état de santé, précise le communiqué. Un circuit de prise en charge spécifique au choléra est mis en place au sein du CHM."
Le territoire a déjà dû faire face l'an dernier à une épidémie de choléra qui avait touché 221 personnes et entraîné sept décès.
Importé d'Afrique continentale
"Dès réception du résultat positif et afin d’éviter toute diffusion de la maladie", l'agence régionale de santé de Mayotte a redéployé "le plan d’action élaboré et mis en œuvre en 2024" pour bloquer "une potentielle transmission de la bactérie et son implantation sur le territoire".
Parmi les mesures, "une première équipe d’investigation médicale" a interrogé le patient samedi soir pour comprendre quand, comment et par qui il a pu être contaminé, ainsi que pour savoir s'il y a eu d'autres cas exposés en même temps.
"Les premières investigations concluent à un cas de choléra importé dans le cadre d’un vol en provenance d’Afrique continentale", poursuit le communiqué.
Ce dimanche matin, "une équipe a été déployée sur la zone d’habitation du cas afin de poursuivre les investigations épidémiologiques, procéder à la désinfection du foyer, conduire des analyses environnementales et diffuser les recommandations sanitaires aux personnes du voisinage, détaille le communiqué. Une action de vaccination préventive a été conduite autour de la zone d’habitation du cas."
L'expérience de 2024
Pour l'épidémie de 2024, le premier cas avait été détecté "en Union des Comores au mois de février", comme le rappelle cet article de Mayotte la 1ère.
Plusieurs actions avaient alors été menées sur le terrain afin de stopper la circulation de la maladie, dont l'injection de 35.000 doses de vaccin. Si aucune contamination n'avait été recensée à partir de la mi-juillet, l’épidémie de choléra avait été considérée comme terminée en octobre.
Afin de ne pas revivre un tel épisode dans un contexte d'autant plus tendu que l'archipel vient d'être ravagé par Chido, les autorités locales disent porter "une attention toute particulière à la situation sanitaire locale, et appellent la population à observer les mesures d’hygiène (consommation d’une eau contrôlée, lavage des mains) devant permettre d’éviter toute acquisition ou transmission de la maladie".
Elles appellent toute personne souffrant de diarrhées aqueuses aiguës et ayant voyagé dans une zone de circulation du choléra à s'isoler, s'hydrater avec de l'eau potable et à appeler le 15 immédiatement.