Lors de sa visite à Mayotte ce lundi 30 décembre, le Premier ministre François Bayrou a détaillé "Mayotte debout", le plan du gouvernement pour répondre à l'urgence et rebâtir le territoire. En sortant du conseil départemental, le chef du gouvernement a été interrogé par la presse sur l'annonce tardive de ces mesures, plus de semaines après le passage du cyclone Chido. "Parce que je n'étais pas Premier ministre" répond en plaisantant François Bayrou avant de se justifier : "Oui, 15 jours, c'est le temps nécessaire pour mobiliser les moyens", répond-il. "Il faut le temps de faire venir les groupes électrogènes. Dès l'instant qu'on veut offrir des prêts si avantageux, il faut qu'on puisse discuter avec la banque des territoires pour qu'elle assumer ces prêts. On a passé la journée à discuter avec les élus."
"Il faudra faire des centres d'accueil"
"Et la réouverture de l'aéroport", glisse à ses côtés le ministre d'État des Outre-mer, Manuel Valls. "Ça ne se fait pas en claquant des doigts", résume le Premier ministre. Plusieurs annonces ont laissé les élus locaux dans l'expectative. Sur la fermeture des centres d'hébergement d'urgence d'ici le 1er janvier, qui ont abrité 8.000 personnes suite au cyclone, François Bayrou explique qu'il "faudra faire des centres d'accueils" avec les ONG, sans plus de précision.
En parallèle, le Premier ministre s'était engagé à interdire les bidonvilles et empêcher leur reconstruction. "Les sénateurs et les députés peuvent apporter des amendements à la loi, pour ma part je n'y vois que des avantages", précise François Bayrou. "Vous voyez bien ce qui est en train de se passer : on a eu la catastrophe et on a aujourd'hui les bidonvilles qui sont en train de se reconstruire dans des conditions pires qu'ils n'étaient avant." Reste à savoir quand les parlementaires pourront amender la loi à ce sujet, alors qu'élus et collectifs dénoncent déjà le retour progressif des cases en tôles à Mayotte.