Entretien avec le préfet SEYMOUR MORSY : Vision de Mayotte 2015 – 2025 et message de paix face aux intégrismes.

LE PREFET DE MAYOTTE, SEYMOUR MORSY
Entretien du préfet de Mayotte, SEYMOUR MORSY avec la presse au cours de la cérémonie des vœux de Nouvel An à la préfecture.
Voici les temps forts de son échange avec EMMANUEL TUSEVO DIASAMVU et MISBAHOUDINE BACAR  pour «  Mayotte 1 ère.fr – Actualités »

Entretien du préfet de Mayotte, SEYMOUR MORSY, au cours de la cérémonie des vœux de Nouvel An à la préfecture.
Voici les temps forts des échanges avec Emmanuel TUSEVO et Misbahoudine Bacar pour «  Mayotte 1 ère.fr – Actualités »

                            L' éducation : un élément structurant pour Mayotte 2025

LE PREFET SEYMOUR MORSY : J’ai au quotidien, au jour le jour, la sécurité, j’ai au quotidien, au jour le jour, la question scolaire, j’ai au quotidien, au jour le jour, la capacité qu'on a à accompagner le développement économique avec des investissements.
J’ai aussi la nécessité de regarder devant, regarder devant, c’est  2025. Je l’ai dit, je le dis, je le redis, 2025 c'est déjà hier et c'est tout ce qu’on va faire d’ici 2025.
Plus on fera des choses tôt, plus on fera des choses après.
Les éléments qui comptent pour moi dans Mayotte 2025, un élément qui est structurant, c'est la question de l’éducation pour la formation, pour l’emploi.
Qui dit pour l’emploi, dit qu’on doit regarder quelles sont les questions qu’on va devoir se poser sur les problèmes qui sont en tension.
Ca c'est un élément qui est très important pour moi.

                                                  Les intercommunalités

Un autre élément qui va nous occuper beaucoup cette année c'est l’intercommunalité. Je n' ai pas le coup de ciseau mais le but de l'exercice sur les intercommunalités, c'est de dire qu’ il y a des compétences mais qu' on ne peut travailler qu' à la condition que l' on puisse mettre au pot commun les choses qui nous concernent, les choses qui nous traversent, les choses qui concernent aussi mon voisin pour pouvoir avoir dans ces intercommunalités les cadres administratifs qui font que les métiers un peu complexes puissent être pris en charge au bon niveau de gestion avec derrière des formations qui vont être dédiées aux personnes que l' on va pouvoir mettre à ces endroits là.
Le nombre d’intercommunalités, je vais en discuter avec les maires la semaine prochaine, je vais recueillir leurs propositions. Il faudra voir ensuite combien ça rapporte puisque qui dit intercommunalités dit des nouvelles dotations et qui dit nouvelles dotations dit que ça leur permet de développer de l’investissement. Le but, c'est de s'investir et de regarder l’avenir.

" La communauté mahoraise a été d' une dignité absolue durant les événements de Charlie Hebdo "
 
 MISBAHOUDINE BACAR : On ne vous pas entendu depuis les événements de  Charlie Hebdo ?
 
LE PREFET SEYMOUR MORSY : Le mandat d’un préfet, c'est tout d' abord le respect. .. Le respect par rapport aux professions qui ont subi cette horreur. La responsable de la communication à la préfecture était chez vous à France Télévisions Mayotte 1 ère pour participer à la minute de silence.  J’étais chez les policiers. Je suis aux côtés de ceux qui ont souffert. C 'était un moment solennel qui a été  organisé pour pouvoir le partager tel qu’on nous demandait de le partager, donc, j’ai réuni tout le personnel de la préfecture, je suis allé à la police nationale pour un recueillement, une minute de silence.
Mon rôle, je pense, c'est d'être au regard du solennel national, en phase.
 Je n’ai pas vocation d’être à côté de celui-ci ou de celui-là. J’ai vocation à être aux côtés de tout le monde, c'est le rôle de l’Etat.
 
EMMANUEL TUSEVO DIASAMVU : Certains parlent de crainte de radicalisation à Mayotte, des influences du salafisme et autres courants religieux venus notamment des îles voisines des  Comores. Quelle est la position de la préfecture par rapport à ces propos ?
 
LE PREFET SEYMOUR MORSY : D' abord je pense qu’il ne faut pas tout mélanger. Je voudrais juste rappeler qu’en arabe, le mot " kelem" veut dire à la fois écriture, stylo, paix, salama. C’est probablement. le message le plus important, si j’avais à devoir dire quelque chose, c'est celui - là, l’écriture, la paix et le respect.
J’ai beaucoup entendu, ces derniers jours, des personnes qui se prétendent spécialistes de quelque chose. J’ai naturellement rencontré le porte - parole des cadis. Je pense que les intégrismes comme les extrémismes ne doivent pas nécessairement tous être rattachés, accolés à quelque chose qui nécessairement n’est pas un phénomène religieux. C'est beaucoup plus compliqué et ce que je voudrais simplement retenir, c'est que la communauté mahoraise a été d'une dignité absolue. J’ai reçu, des Comores, des messages d’indignation et de soutien et que ce sont les seules choses que je voudrais retenir.