Aller se faire soigner à La Réunion, un luxe ou une nécessité ?

De nombreux habitants de Mayotte choisissent d’aller à l’hôpital dans l’autre département français de l’océan Indien, quand ils le peuvent. Le système est réputé plus complet et confortable.

Le meilleur hôpital à Mayotte, c’est l’avion, et si ce n’était pas une boutade ? Les évacuations sanitaires entre Mayotte et La Réunion existent depuis des décennies. Les CHU de l’île Bourbon ont toujours palliés les manques du CHM, Centre hospitalier de Mayotte.

Au plus fort de la crise de Covid 19, des patients ont été transférés, cela avait d’ailleurs provoqué un début de contestations chez les réunionnais. Mais, ces dernières années, ce sont les patients mahorais qui viennent de leurs propres moyens qui augmentent.

Insa, avoue n’avoir même pas essayé d’aller consulter un médecin à Mayotte : 

J’ai fait prendre rendez-vous chez le spécialiste par un cousin installé ici avec toute sa famille 

Il a été opéré de l’œil. Ils sont nombreux à faire ce choix. On en croise aussi qui son « obligés de rester » pour des soins plus longs et parfois lourds. En général, ces malades-là ne sont pas tendre avec le système de soins mahorais. Ils pointent le manque de spécialistes, les lenteurs et la surpopulation.

Abdillah est un retraité qui est venu se faire soigner au sud de l’île. Il est suivi pour des soins de longue durée. Sa petite retraite mahoraise n’arrive même pas à payer son studio. Ses enfants restés à Mayotte l’aident de temps et temps. Il aurait aimé faire transférer son dossier de retraité à La Réunion, mais cela n’est pas possible. Le système mahorais serait unique, sans lien avec le reste du pays. C’est ce qu’on lui aurait dit.

Le nombre des exilés sanitaires mahorais à La Réunion ne cesse de s’accroitre. Seul l’installation de spécialistes dans le privé comme dans à l’hôpital publique pourrait ralentir leur phénomène.

Des femmes préfèrent aller accoucher à La Réunion. Rabianti explique qu’à Mayotte, avec le rythme des accouchements dans la seule maternité du département, le personnel est trop sollicité. Les soignants seraient sous pression. Le nombre de naissances tourne autour de 10 000 par an.

Les mahorais trouvent des raisons, bonnes ou moins bonnes de se faire soigner ailleurs que chez eux. L’accès et la qualité de soins est un sujet qui fait toujours débat dans le 101ème département français.

Prise en charge d'un patient Covid (photo d'archive)