"C'est une catastrophe", le seul parc équestre à Mayotte menace de fermer suite aux dégâts du cyclone Chido

Le parc équestre d'Hajangua a subi de lourds dégâts avec le passage du cyclone Chido
Le parc équestre d'Hajangua a été dévasté par le passage du cyclone Chido. Déjà fragilisée par les précédentes crises, la petite équipe du centre doit financer des travaux estimés à au moins 200.000 euros.

Depuis le passage du cyclone Chido, il n'est pas rare de voir des chevaux en liberté sur les routes d'Hajangua. Impossible de les retenir au parc équestre, les clôtures s'étalant sur près de quatre hectares ont été mises en pièces. "C'est une catastrophe", se désole Alain Chartier, le gérant du parc. À 78 ans, le passionné d'équidés porte la structure depuis deux décennies, malgré une rupture d'anévrisme, un AVC et plusieurs opérations au cœur. "Je venais de construire une cuisine pour les accueils collectifs de mineurs, il n’y a plus rien", regrette-t-il.

Alain Chartier, le gérant du parc équestre d'Hajangua, dans ce qui reste des locaux du centre

Les dégâts ne s'arrêtent pas là : les mangeoires et les abreuvoirs ont tout bonnement disparu, les 40 boxes ont été mis à terre. "Des cocotiers sont tombés dessus", précise Zawali Saïd Ali, son fils et directeur du seul centre équestre du département. "On a perdu quatre chevaux sur 40 pendant le cyclone." Les travaux sont estimés à au moins 200.000 euros. Alain Chartier feuillette un livre de compte, dans ce qui était un bureau, désormais dépourvu de toit. 

Un symbole d'espoir : un poulain est né durant le passage du cyclone Chido

Cette crise vient s'ajouter à plus d'une année de difficulté, le parc équestre ayant souffert économiquement de la crise des barrages il y a un an. La structure menace toujours de disparaître, malgré des discussions entamées en août 2024 pour une reprise par l'association Wema Watrou. "Ce sont les seuls qui connaissent le métier sur l'île, je leur ai tout appris, le centre peut être repris par une association parce qu'ils sont là", résume Alain Chartier. Il espère un soutien de l'État et de la commune de Dembéni pour remettre sur pied la structure et raccroche à un symbole d'espoir : un poulain est né durant le passage du cyclone Chido.