Marine Le Pen a annoncé que son parti pouvait "tout à fait voter à nouveau une motion de censure" si le nouveau gouvernement ne lui convient pas. Le Rassemblement national a déjà voté la motion de la gauche pour faire chuter le gouvernement Barnier. "Elle était inéluctable, ce n'était pas contre Barnier, c'était un acte politique", explique Saidali Boina Hamissi, le délégué départemental du RN.
"Quand on n'a pas de majorité, il faut négocier", assène-t-il. Le gouvernement a pourtant multiplié les appels du pied en direction du parti d'extrême droite. "C'était du blabla, ils n'ont rien pris en compte", réplique son représentant à Mayotte. "Marine Le Pen a bien dit qu'il y avait des lignes rouges à ne pas franchir comme diminuer le train de vie des Français ou augmenter les impôts."
"On a fait des contre-propositions sur le budget, Michel Barnier avait parlé d'un travail sérieux, mais ils n'en ont pas tenu compte", poursuit Saidali Boina Hamissi. "Tous les élus ultramarins ont déclaré que le budget n'était pas à la hauteur." À Mayotte, cette censure marque surtout la fin du mandat de Thani Mohamed Soilihi comme secrétaire d'État à la Francophonie et aux Partenariats internationaux, le premier Mahorais membre d'un gouvernement. "Anchya Bamana est une enfant de Sada, comme moi, elle était la première parlementaire à féliciter Thani, on n'a pas fait tomber Thani, on a fait tomber un gouvernement qui ne respectait pas les aspirations des Français."