Pendant une matinée ce mardi 21 janvier, 140 enseignants et agents éducatifs ont été formés au lycée de Tsararano pour apprendre à écouter les élèves et repérer les signes d'un traumatisme. À moins d'une semaine de la rentrée scolaire, beaucoup savent que la reprise des cours passera par des temps d'échanges sur le cyclone Chido, les cinq semaines qui ont suivi cette catastrophe et leurs conditions de vie.
"Avant que les élèves puissent être prêts à rentrer dans les enseignements et les apprentissages, il faudra qu'on accueille leur parole, qu'ils soient prêts à reprendre l’école physiquement, mais aussi psychologiquement", explique Julien Ricou, le principal adjoint du collège de Passamainty. "On n'est pas des professionnels du médical mais, même si ce n'est pas notre vocation première, dans des moments comme ça, on se doit de se former et de faire au mieux."
Le manque de structure de prise en charge psychologique
"Je n'ai pas forcément les compétences adéquates", ajoute une infirmière scolaire. "On sait qu'on manque de structure de prise en charge psychologique, donc j'attends d'avoir des compétences en plus pour pallier ce manque et subvenir aux besoins de l'élève". Parmi les outils évoqués : l'écoute active, la capacité à mettre en mots des émotions et sentiments exprimés de manière tacite. Les agents sont aussi sensibilisés à recueillir la parole tout en se préservant psychologiquement. "On sait que nos élèves sont très touchés, et nous aussi personnellement, cette formation nous permet aussi de comprendre nous-même ce que nous ressentons", précise une assistante sociale du collège de Passamainty.
Jusqu'à présent, les cellules d'écoute mises en place par le rectorat étaient destinées au personnel de l'Éducation nationale. Elles seront ouvertes aux élèves à compter du lundi 27 janvier, date de la reprise des cours. "Ces 140 personnes formées vont devenir des référents, qui vont ensuite partir avec des capsules vidéo transmettre ces informations pour leurs collègues, pour que toutes les équipes pédagogiques aient connaissance des contenus projetés aujourd'hui", précise Jacques Mikulovic, le recteur de l'Académie de Mayotte. Cette formation a d'ailleurs plus attiré que prévu, le rectorat ne misait initialement que sur 110 volontaires.