A l’occasion de la publication de l’édition 2016 de son rapport annuel « Mayotte en 2015 », l’IEDOM réitère son appel à la relance de la commande publique
aussi bien du côté de l’Etat que des collectivités locales.
aussi bien du côté de l’Etat que des collectivités locales.
Daoulab ALI CHARIF, chargé d’études économiques à l’IEDOM Mayotte, rappelle à ce sujet que l’économie de Mayotte dépend de deux fondamentaux principaux qui sont la commande publique et la consommation des ménages.
Daoulab ALI CHARIF : « Nous ne sommes pas dans une économie qui produit beaucoup, nous ne sommes pas dans une économie industrielle mais nous sommes dans une économie de commande publique et des consommations des ménages.
Or, depuis 3 ans, la commande publique est ralentie. Du coup, l’économie de Mayotte n’est portée que par la consommation des ménages qui est très dynamique mais on sait que c'est un modèle qui peut être compliquée si l’économie ne dépend que de la consommation des ménages.
Du coup, le principal message que nous avons voulu lancer, c'est qu’il est urgent que la commande publique soit relancée en 2016, 2017, 2018 pour que l’économie puisse repartir. »
Daoulab ALI CHARIF : « Nous savons tous, aujourd'hui ,que les principaux projets, qui doivent emmener au développement de l’ île, sont fléchés, ils sont connus, ils sont écrits dans les programmes opérationnels pour les fonds européens, ils sont rédigés dans le contrat des projets très pointus qui répondent aux besoins du développement du territoire mahorais mais jusqu'à présent, ces projets restent virtuels tant qu' ils n' auront pas été réalisés, tant qu' ils n' auront pas été mis en œuvre et pour le moment, en fin 2015, ces projets ont pris beaucoup de retards dans leur réalisation. »
Daoulab ALI CHARIF : « Si on donne un exemple sur les fonds européens, en 2016, on est à 1/3 de la période 2014 - 2020 et on a réalisé seulement 18% des fonds en question. C'est pareil pour le projet de contrat Etat Région. En 2015, il a été investi à peu près 12 millions sachant que sur 6 ans, on est censé investir 378 millions d’euros. Si on divise 378 par 6, on n’est pas loin de 65 à 70 millions d’euros qu’il faudrait investir par an alors que l’année dernière, on a investi que 11 millions d’euros. On est très loin du compte et du coup, forcément, ça pose un souci certain sur l’activité économique de Mayotte puisque ce sont des projets qui sont censés venir porter l’activité économique de Mayotte. »
Daoulab ALI CHARIF : « Ce qui est urgent à souligner, c'est qu’on risque de perdre des fonds notamment les fonds européens parce qu’on sait tous que les fonds européens sont définis selon un délai précis et si on perd les fonds européens, ça va être assez compliqué. On sait que des fonds européens sont assez difficiles à débloquer mais quand on a une enveloppe comme ça qui vient soutenir le développement du pays, il est assez urgent que les forces vives du territoire travaillent à ce que le pays puisse bénéficier de ces fonds européens.Là dessus, il y a urgence. »
Daoulab ALI CHARIF : « Ce n’est pas un modèle viable même si on sait que ce modèle n’est pas propre à Mayotte. La majorité des départements d’Outre mer fonctionnent sur ce modèle mais il ne faut pas se baser là dessus parce que le département de Mayotte n’est pas comparable aux autres départements. On est à un niveau de développement assez éloigné de ces départements là et Mayotte a besoin de la mise en œuvre de ces projets pour se développer. »
Daoulab ALI CHARIF : « Il y a principalement l’état des finances des collectivités locales parce que pour avoir les fonds européens, on sait qu'ils sont débloqués sur factures acquittées c'est- à- dire qu’il faut avancer les sous, l’argent, ensuite justifier les dépenses avec les factures et seulement en ce moment là, l’Europe va rembourser. On sait aujourd'hui que la majorité des collectivités n’a pas des moyens d’avancer ces fonds.
C'est pareil si on prend le contrat de projets, le département est censé investir 49% de ce projet soit 185 millions d’euros.
Honnêtement, on est en droit de se demander aujourd'hui où est est- ce que le département va trouver 185 millions d’euros à investir pour ce contrat de projet. Le principal blocage est donc financier. »
Daoulab ALI CHARIF : « Sur le contrat de projets, il y a 8 volets thématiques portant sur les besoins essentiels : éducation, formation, aménagement du territoire, la mise à niveau des infrastructures, le développement économique et social. Ce sont des thèmes assez importants aujourd'hui pour développer Mayotte et sur ce point là, le boulot a été fait parce que les difficultés ont été fléchées, les projets qui répondent à ces projets ont été rédigés sauf que là où ça coince, c'est que la mise en œuvre tarde d’arriver. »
PROPOS RECUEILLIS PAR EMMANUEL TUSEVO DIASAMVU
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Le rapport annuel de l' IEDOM 2015
L’économie sociale et solidaire, un secteur en développement à Mayotte
La commande publique à Mayotte : un moteur de croissance à relancer
Daoulab ALI CHARIF : « Nous ne sommes pas dans une économie qui produit beaucoup, nous ne sommes pas dans une économie industrielle mais nous sommes dans une économie de commande publique et des consommations des ménages.
Or, depuis 3 ans, la commande publique est ralentie. Du coup, l’économie de Mayotte n’est portée que par la consommation des ménages qui est très dynamique mais on sait que c'est un modèle qui peut être compliquée si l’économie ne dépend que de la consommation des ménages.
Du coup, le principal message que nous avons voulu lancer, c'est qu’il est urgent que la commande publique soit relancée en 2016, 2017, 2018 pour que l’économie puisse repartir. »
Retards dans la réalisation des projets de développement
Daoulab ALI CHARIF : « Nous savons tous, aujourd'hui ,que les principaux projets, qui doivent emmener au développement de l’ île, sont fléchés, ils sont connus, ils sont écrits dans les programmes opérationnels pour les fonds européens, ils sont rédigés dans le contrat des projets très pointus qui répondent aux besoins du développement du territoire mahorais mais jusqu'à présent, ces projets restent virtuels tant qu' ils n' auront pas été réalisés, tant qu' ils n' auront pas été mis en œuvre et pour le moment, en fin 2015, ces projets ont pris beaucoup de retards dans leur réalisation. »
Mayotte risque de perdre les Fonds Européens
Daoulab ALI CHARIF : « Si on donne un exemple sur les fonds européens, en 2016, on est à 1/3 de la période 2014 - 2020 et on a réalisé seulement 18% des fonds en question. C'est pareil pour le projet de contrat Etat Région. En 2015, il a été investi à peu près 12 millions sachant que sur 6 ans, on est censé investir 378 millions d’euros. Si on divise 378 par 6, on n’est pas loin de 65 à 70 millions d’euros qu’il faudrait investir par an alors que l’année dernière, on a investi que 11 millions d’euros. On est très loin du compte et du coup, forcément, ça pose un souci certain sur l’activité économique de Mayotte puisque ce sont des projets qui sont censés venir porter l’activité économique de Mayotte. »
Les forces vives de Mayotte doivent se mettre au travail
Daoulab ALI CHARIF : « Ce qui est urgent à souligner, c'est qu’on risque de perdre des fonds notamment les fonds européens parce qu’on sait tous que les fonds européens sont définis selon un délai précis et si on perd les fonds européens, ça va être assez compliqué. On sait que des fonds européens sont assez difficiles à débloquer mais quand on a une enveloppe comme ça qui vient soutenir le développement du pays, il est assez urgent que les forces vives du territoire travaillent à ce que le pays puisse bénéficier de ces fonds européens.Là dessus, il y a urgence. »
L’économie de Mayotte ne doit pas se baser seulement sur la consommation des ménages
Daoulab ALI CHARIF : « Ce n’est pas un modèle viable même si on sait que ce modèle n’est pas propre à Mayotte. La majorité des départements d’Outre mer fonctionnent sur ce modèle mais il ne faut pas se baser là dessus parce que le département de Mayotte n’est pas comparable aux autres départements. On est à un niveau de développement assez éloigné de ces départements là et Mayotte a besoin de la mise en œuvre de ces projets pour se développer. »
Pourquoi la commande publique est grippée
Daoulab ALI CHARIF : « Il y a principalement l’état des finances des collectivités locales parce que pour avoir les fonds européens, on sait qu'ils sont débloqués sur factures acquittées c'est- à- dire qu’il faut avancer les sous, l’argent, ensuite justifier les dépenses avec les factures et seulement en ce moment là, l’Europe va rembourser. On sait aujourd'hui que la majorité des collectivités n’a pas des moyens d’avancer ces fonds.
C'est pareil si on prend le contrat de projets, le département est censé investir 49% de ce projet soit 185 millions d’euros.
Honnêtement, on est en droit de se demander aujourd'hui où est est- ce que le département va trouver 185 millions d’euros à investir pour ce contrat de projet. Le principal blocage est donc financier. »
Les projets prioritaires pour Mayotte
Daoulab ALI CHARIF : « Sur le contrat de projets, il y a 8 volets thématiques portant sur les besoins essentiels : éducation, formation, aménagement du territoire, la mise à niveau des infrastructures, le développement économique et social. Ce sont des thèmes assez importants aujourd'hui pour développer Mayotte et sur ce point là, le boulot a été fait parce que les difficultés ont été fléchées, les projets qui répondent à ces projets ont été rédigés sauf que là où ça coince, c'est que la mise en œuvre tarde d’arriver. »
PROPOS RECUEILLIS PAR EMMANUEL TUSEVO DIASAMVU
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Le rapport annuel de l' IEDOM 2015