Les pieds dans une eau marronnasse, Rimami s'évertue à enlever des bouts de bois entremêlés. "C'est coincé, on est obligé de tirer, c'est fatiguant et difficile", résume cette habitante de Chirongui, par-dessus le bruit d'une tronçonneuse. Ils sont une vingtaine ce samedi 8 février à participer à un nettoyage de la rivière du village.
Si ce genre d'opération est courante dans le département, elle devient vitale en saison des pluies. Les cours d'eau sont obstrués par les déchets et la végétation mis en pièces par le cyclone Chido. Lors de fortes précipitations, l'eau déborde et inonde le village. "Beaucoup de gens jettent leurs détritus dans la ravine", explique une volontaire en désignant les habitations qui bordent la rivière. "Ils ne sont pas là pour nous aider, alors que le jour où l'eau est rentrée, on était là-bas pour les aider. Je pensais que ça allait être un déclic."
Ils sont à pied d'œuvre depuis le passage du cyclone Chido, nettoyant chaque semaine un peu plus la rivière. "Il faut qu'on le fasse, sinon nous sommes en danger", insiste Abdallah. "Il y a urgence, je sais que les services de l'État sont débordés, comme les entreprises, mais la solidarité est le maître-mot de tout ce qui nous arrive en ce moment." Bardé d'équipements de protection, ce volontaire se relève et reprend sa tronçonneuse. Il ne lui reste qu'un kilomètre à dégager avant d'atteindre la mangrove.