MADAGASCAR
C’était la fête à Nosy-Bé hier, pour accueillir les premiers touristes depuis plus de six mois
113 passagers ont débarqué hier d’un premier vol de la compagnie Ethiopian Airlines. Le ministre malgache des transports s’est rendu sur place pour les accueillir en grande pompe. On fête la fin d’un long confinement qui a ruiné par mal d’habitants de Nosy Bé, comme cette masseuse de plage qui avait témoigné sur RFI, elle s’était reconvertie en cassant des cailloux pour les chantiers de construction. Ce retour des voyageurs ne s’est pas fait sans mal. Les autorités malgaches ont interdit aux compagnies de transporter des résidents qui viendraient rendre visite à leurs familles. Les compagnies ne doivent transporter que des touristes, et ces derniers n’ont pas le droit d’aller ailleurs qu’à Nosy Bé. Ils ont été testés à leur arrivée et on leur demande de rester confinés 48 heures. Une dérogation a été accordée à une vingtaine d’investisseurs touristiques qui revenaient prendre possession de leurs établissements. Ici à Mayotte la compagnie Ewa est encore privée de cette réouverture du ciel de Nosy Bé, à cause du manque de tests, obligatoires pour les passagers.
MAURICE
L’aéroport de Maurice met le paquet sur la sécurité contre le Coronavirus. Un nouveau protocole sanitaire vient d’être annoncé à l’occasion de la réouverture des frontières
A l’aéroport de Plaisance, toutes les valises à l’arrivée, tous les chariots à bagage devront être désinfectés par le personnel de service après chaque manipulation. Le ministère du tourisme assure que les produits seront à disposition. Les véhicules transportant les passagers, bus ou taxi, devront aussi être désinfectés après chaque usage. Plus impressionnant encore, dans les avions, les passagers auront l’impression de se trouver dans une navette spatiale avec des astronautes car des mesures de protection maximales sont prises pour le personnel navigant. En plus des masques et des gants, les hôtesses et stewards devront porter des combinaisons de protection qu’ils devront garder pendant tout le voyage jusqu’à leur arrivée à l’hôtel. Ces mesures s’ajoutent à celles déjà contraignantes de la quarantaine et des tests obligatoires.
MOZAMBIQUE
L’épidémie de Coronavirus s’est considérablement aggravée. Les hôpitaux sont pleins. Le président de la république dit son inquiétude et annonce des mesures contre ceux qui ne respectent pas les gestes barrières
Felipe Nyusi est apparu à la télévision pour dire que la situation hospitalière est critique. « Les lits de soins intensifs sont occupés à 100% dans les hôpitaux », dit-il, « on ne va pas pouvoir débrancher une personne placée sous ventilation pour faire la place à une autre qui en aurait besoin ». Le président a appelé ses concitoyens à plus de discipline pour ralentir la circulation du virus. Il y a eu le déconfinement, puis un certain relâchement. Le public a recommencé à investir les plages pour des pique-nique en famille ou entre amis et tout a dégénéré. La police devra verbaliser dit le président. Le ministre de l’intérieur annoncera d’autres restrictions. On ne sait pas si c’est une deuxième vague épidémique, ou bien si c’est la première qui continue à monter. Les capacités sanitaires du Mozambique sont limitées. Même si la population est très majoritairement jeune et à l’abri des formes graves, les hôpitaux ne peuvent plus accueillir les plus âgés, toujours plus nombreux touchés par le Coronavirus.
KENYA
Le gouvernement a, au contraire, décidé de desserrer un peu les contraintes. Les bars sont autorisés à rouvrir… Cela ne fait pas que des heureux : notamment les policiers corrompus
Le journal kenyan « the Star » raconte cette curieuse conséquence du déconfinement progressif. Des policiers ont perdu une partie non négligeable de leur gagne-pain. Beaucoup de patrons de bar avaient quand même ouvert clandestinement leurs établissements. Le journal a recensé un grand nombre d’interpellations de patrons de bar, mais ils ne restaient jamais bien longtemps en garde à vue et surtout repartaient libres de toute poursuite. Les policiers passaient ensuite régulièrement pour récupérer leur argent en échange de leur inaction contre ces entorses au confinement. La reprise toute récente de l’activité a asséché cette source de revenu. Mais on ne se fait pas trop de souci pour eux... ils ont d’autres cordes à leur arc.