Depuis ce matin, l'évacuation du collège de Kwalé a débuté. Une évacuation au compte goutte puisque seuls quelques véhicules se relaient pour faire sortir une cinquantaine de migrants. Parmi eux se trouvent uniquement des femmes enceintes, des mères et des enfants en bas âge. Tous ont été transportés au sein des locaux de l'association Coallia afin d'être mis à l'abri.
A trois jours de la rentrée, pas de réelle solution pour ces occupants
Mais plusieurs zones d'ombre planent encore quant au sort réservé aux plusieurs centaines de migrants toujours installés dans le collège.
Près de 600 personnes ont trouvé refuge dans l'établissement depuis le début de la semaine. Des membres du personnel ont laissé entendre que "les personnes restantes devront quitter les lieux par leurs propres moyens".
Pamela a trouvé refuge à Kwalé il y a quelques jours. Elle souhaitait y rester par manque de solution mais elle aimerait aujourd'hui être mise à l'abri et prise en charge par une association à Mayotte. "Ma fille a été opérée et mon fils est asthmatique mais on nous a pas pris. C'est pas normal, je sais pas s'ils ont pris le temps d'étudier ça, c'est vague. Ils ont pris des femmes et des enfants mais pas nous".
Tout comme Pamela, des centaines de migrants restent pour l'instant dans l'établissement scolaire, faute de solution.
Une évacuation insuffisante d'après les parents d'élèves
Mais pour certains, ces évacuations restent nettement insignifiantes au vu de la rentrée scolaire qui doit se tenir d'ici 3 jours. Les collectifs et parents d'élèves présents depuis l'arrivée des migrants au sein du collège continuent leur mobilisation.
Razia est parent d'élève et membre du collectif Tsoundzou 1. La situation est, d'après elle, "catastrophique". Elle pointe du doigt les manquements de la préfecture face à la situation. "Hier les agents de la préfecture sont venus, ils ont fait le recensement et ils ont dit qu'ils allaient prendre quelques familles pour les faire sortir et ils ont assuré qu'ils videraient le reste d'ici la fin de la semaine... on est déjà vendredi." Elle explique que seulement "5 minibus de 9 places" ont quitté le collège depuis ce matin, une logistique jugée insuffisante au vu de la situation. "C'est pas assez parce que y'a 800 personnes là-dedans", clame-t-elle.
A cette mauvaise gestion, s'ajoute la dangerosité de la situation. De lourds affrontements ont lieu aux abords du collège depuis l'installation des migrants au sein du collège. Parents d'élèves et collectifs confrontent les jeunes depuis le début, comme l'explique Razia, "on essaie de dire à ces jeunes d'arrêter de nous gazer, qu'ls nous laissent, nous, les parents régler cette situation. C'est à nous de récupérer ce collège mais pas à eux de faire n'importe quoi !"
Malgré les moyens déployés par la préfecture pour "assurer un retour à la normale", quelque 500 migrants sont toujours installés au sein de l'établissement, à trois jours de la rentrée scolaire. La préfecture a assuré que l'ensemble des occupants sera évacué d'ici lundi mais la remise en état des locaux risquent de compliquer encore un peu plus cette rentrée.