L'intersyndicale du centre hospitalier de Mayotte a suspendu sa grève ce mercredi 22 janvier. Après trois jours de mobilisation, un protocole de fin de grève a été signé avec la direction. Les agents grévistes demandaient notamment une augmentation de l'indexation à 75%, une "prime Chido" de 3.000 euros, la fourniture de bâches pour les agents sinistrés, mais aussi une clarification de l'organigramme et une amélioration des méthodes de management.
Si la direction a pu s'engager sur certains points, d'autres, comme le versement d'une prime et l'augmentation de l'indexation, relèvent plutôt de l'État. "On a laissé un délai pour le versement de la prime et pour avoir une réponse, on a mis un garde-fou, mais dans l'ensemble on est content, on a été entendu à 100% de nos revendications", précise Mariama Said, la secrétaire du CSE du CHM. "On a été déçu par l'organisation après Chido, on s'est rendu compte que rien n'a été préparé et ça nous a mis en difficulté : les agents ont dû dormir à même le sol, sans rien à manger en travaillant avec peu de moyens."
"On a une activité qui est montée en flèche"
Malgré la signature de cet accord, certains grévistes ne cachent pas leur colère sur ces cinq dernières semaines. "La situation est très difficile depuis longtemps, mais avec cette crise, on a une activité qui est montée en flèche", explique un infirmier. "Avec tout ça, la tension monte et on se retrouve avec des directives contradictoires." Selon lui, l'intersyndicale s'est mobilisée "pour dire qu'il faut un autre management, d'autres conditions de travail."
Prenant pour exemple la prime versée à une partie du personnel de l'éducation national, le soignant dénonce l'absence de mesures gouvernementales pour les agents du CHM jusqu'à présent. "On a vu des gestes dans certaines administrations, mais ici à l'hôpital, rien du tout", se désole-t-il. "Certains d'entre nous n'ont même pas de bureau." Le personnel du centre hospitalier avait déjà eu l'occasion de raconter son épuisement au ministre de la Santé, Yannick Neuder, lors de sa visite du site le 30 décembre, deux semaines après le passage du cyclone Chido.