La revue de presse de Mayotte : nouveau forage, nouvel espoir pour l'aéroport, nouveau jugement, nouveau camp

Eau potable.
Dans cette revue de presse de ce mardi 10 décembre, On aura peut-être un peu moins de coupure d’eau à l’avenir, Le sénateur Said Omar Oili continue de se mobiliser pour la piste longue en Petite-Terre, le maire de Bouéni sera-t-il condamné ?

On aura peut-être un peu moins de coupure d’eau à l’avenir

Car bonne nouvelle, le deuxième forage de Coconi a été mis en service. Il va apporter 200 mètres cubes d’eau par jour en plus dans le réseau. Alors ça ne permettra toujours pas de produire suffisamment d’eau pour notre consommation quotidienne. Il manque pour cela 5.000 mètres cubes d’eau par jour comme le rappelle le Journal de Mayotte. L’eau tirée du forage de Coconi 2bis sera désinfectée et passera par le réservoir d’Ongoujou.

Le forage de Combani devrait aussi commencer à produire d’ici quelques semaines avec 900 mètres cubes d’eau par jour attendus. La fin des tours, ce sera toujours en 2026 avec la mise en route de l’usine de dessalement d’Ironi Bé, dont les premiers travaux ont débuté hier. Et encore, avec la croissance démographique, on devrait tout juste atteindre l’équilibre au moment de sa mise en route. C’est ce qu’explique Jérôme Josserand, directeur de la DEALM, dans le journal Libération. Il pointe aussi la question des fuites dans le réseau : « Il faut comprendre qu’à chaque tour d’eau, le réseau se dégrade. Quand on coupe puis qu’on remet la pression, il y a des risques de casser les tuyaux » explique le directeur. Actuellement, un tiers de l’eau produite est perdu dans les fuites.

Le sénateur Said Omar Oili continue de se mobiliser pour la piste longue en Petite-Terre

Il a reçu pour cela hier au Sénat les scientifiques du Revosima, le réseau qui surveille notamment de l’activité volcanologique à Mayotte. « On nous a menti », affirme désormais le sénateur. Selon lui, ces experts n’ont pas été consultés pour justifier le transfert du projet vers Bouyouni en Grande Terre. Il demande de réunir en urgence le comité de pilotage et « revoir le processus de consultation ». En urgence, car l’aéroport de Petite-Terre reste toujours menacé par la montée des eaux. Plus de précisions dans le Journal de Mayotte.

C’est le grand jour pour le maire de Bouéni

Il saura aujourd’hui s’il est ou pas condamné pour favoritisme et prise illégale d’intérêt. La justice lui reproche d’avoir embauché des proches à la municipalité et de ne pas avoir respecté les règles en matière de marché public. Notamment d’avoir saucissonné les offres pour éviter d’avoir à les déclarer. Une vingtaine d’entreprises ont déjà été condamnées à des amendes et ont reconnu du favoritisme. Mouslim Abdourahaman a plaidé de son côté le droit à l’erreur, un manque de connaissance sur les procédures. Lors de son procès le 26 novembre, le parquet avait requis 3 ans de prison dont un avec sursis, une amende de 100 000 euros et surtout une peine d’inéligibilité de cinq ans avec exécution provisoire. C’est-à-dire, une perte immédiate de son mandat, même s’il fait appel. Plus de précision sur notre site Internet.

Le camp de migrants de Tsoundzou, évacué et déjà reconstitué

C’est le constat de Flash Info. Entre 50 et 60 migrants d’Afrique continentale s’était installé devant Coallia à Tsoundzou 2, le village relais réquisitionné en centre d’hébergement d’urgence. Évacué par les forces de l’ordre, le camp s’est simplement déplacé de l’autre côté de la route. « La police n’aime pas qu’on reste ici, mais nous n’avons pas d’autre endroit où aller » explique une Congolaise dans le journal. Certains expliquent avoir fui la guerre, tous dénoncent leurs conditions entre la chaleur et le manque d’hygiène. La préfecture affirme de son côté que ces personnes ont déjà été déboutées de leur demande d’asile et mentent pour être prises en charge. D’autres ont leur dossier en suspens, à cause du blocage du bureau des étrangers de la préfecture.

La troisième tempête de la saison s’est formée dans l’océan indien

Elle a été baptisée Chido cette nuit, elle se trouve actuellement au nord-est de Madagascar et se déplace vers l’ouest. Elle devrait passer dès demain au sud d’Agaléga, entre La Réunion et les Seychelles. Apportant du mauvais temps, de la pluie et des vents forts. La tempête devrait ensuite s’intensifier et pourrait même devenir un cyclone tropical d’ici jeudi, avant de s’affaiblir. Chido devrait passer au nord de Madagascar le lendemain, avec de probable conséquence.

Selon Météo France, les prévisions d’intensité sont toujours incertaines, il est difficile d’estimer l’ampleur de ce phénomène. Idem pour Mayotte, il est encore trop tôt pour connaître les conséquences sur notre météo ce week-end. Ces prévisions seront affinées dans les prochains jours.

Le groupe LIOT peut-il peser dans la formation du nouveau gouvernement ?

Les cartes sont-elles entre les mains des 23 députés LIOT dont fait partie la mahorais Estelle Youssouffa ? Deux représentants du groupe Libertés, indépendants, Outre-mer et territoires ont été reçu hier par Emmanuel Macron. En l'occurence, il s'agit de Christophe Naegelen (élu des Vosges) et Martine Froger (Ariège). Tous deux ont demandé au chef de l'État de nommer un Premier ministre le plus rapidement possible.  

Le groupe milite pour la mise en place d'un "gouvernement d'urgence nationale" et il a une carte à jouer dans une Assemblée nationale éclatée en trois blocs. Le groupe est composés d'élus de divers horizons : transfuges de la droite, anciens socialistes, régionalistes et élus ultramarins. 

Hier, la journée de la laïcité était célébrée à Mayotte.

Comme ailleurs, ça a été l’occasion de rappeler aux élèves ce principe cardinal de notre République. Même s’il s’applique différemment sur notre île, qui n’est pas concernée par la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État.

Prenons par exemple l’interdiction des signes religieux dans les établissements scolaires. La loi de 2004 s’applique à Mayotte, qui a une population majoritairement musulmane. Mais il y a une distinction entre religion et tradition. Le voile est interdit, mais le kishali est toléré, un châle porté autour de la tête et des épaules. Rares sont les tensions autour de cette question, le milieu éducatif étant plus préoccupé par l’insécurité et le manque de moyens.

Même entre-deux pour l’organisation du culte musulman. À la place de la loi de 1905, ce sont les décrets Mendel qui s’appliquent. En 2010, les cadis, les représentants du culte, ont perdu leur rôle de juges. Les membres du conseil cadial restent en revanche salariés du conseil départemental.

Son président veut désormais clarifier cette situation et donner une existence légale au conseil cadial. Parmi les solutions envisagées : créer un établissement public du culte, en s’inspirant de l’Alsace-Moselle. Plus de précisions ce matin dans le Journal de Mayotte et sur notre site Internet.