Tôt ce matin, plusieurs dizaines de femmes leaders de Mayotte se sont donné rendez-vous Place de la République à Mamoudzou. Elles manifestent contre l'expropriation des terres des Mahorais mentionné dans la première version du projet de loi d'urgence Mayotte.
Une manifestation symbolique
Sandati Abdou est présente ce matin, elle espère que ces actions auront un impact sur les futures décisions du gouvernement. "On s'est rendu compte que les choses vont trop mal, qu'on est en train de nous dépouiller de nos terres. Là on peut pas se taire, c'est la chair de nos chairs qui est touchée. On peut pas se taire et regarde !", clame-t-elle.
L'objectif de cette matinée de manifestation est de jouer du coude avec le gouvernement d'Emmanuel Macron. Sandati Abdou est clair, "on veut envoyer un message aux élus mahorais, au Parlement mais aussi au gouvernement de Macron. Mayotte appartient aux Mahorais d'abord, on ne peut pas nous expluser de nos terrains en échange dont ne sait quoi. La terre mahoraise n'est pas négociable, il ne faut même pas penser à y touche".
L'article retiré du projet de loi inquiète toujours la popualtion
Bien que retiré du projet de loi final, de nombreux Mahorais s'attendent à ce que le gouvernement revienne un jour sur cette proposition d'expropriation. Une idée qui hante les manifestants croisés ce matin.
Pour rappel, le projet de loi d'urgence visant à faciliter la reconstruction de Mayotte après le passage du cyclone Chido a été voté par les députés à l'Assemblée nationale le 22 janvier dernier. Mais à peine voté, les réactions à Mayotte ne se sont pas faites attendre.
Parmi les critiques portées par les Mahorais, l'article 10 qui propose de "simplifier les procédures d'expropriation pour accélérer les projets d'aménagement et de relogement". Cette mesure suscite de vives inquiétudes au sein des habitants qui craignent de perdre leurs terres au profit de l'Etat. Bien que supprimé du projet de loi final par les députés, cet article continue d'inquiéter les Mahorais.
Afin d'être adopté, ce projet de loi doit encore être étudié par le Sénat qui devra reprendre les mêmes termes que ceux proposés par les députés.