Le Directeur général du CHM vise l’autonomie, sans l’avouer

Jean-Mathieu Defour, le nouveau directeur général du CHM
Le directeur du CHM a présenté des vœux très ambitieux, malgré les difficultés de recruter à cause de la mauvaise réputation de Mayotte.

« L’idée étant au maximum d’éviter que les patients mahorais soient obligés de partir dans d’autres territoires se faire soigner ».

 Lors de la présentation des vœux pour la nouvelle année, le directeur général du centre Hospitalier de Mayotte, CHM n’a pas caché les difficultés qu’il rencontre.

« Comme beaucoup d’hôpitaux, il est difficulté » a reconnu Jean Mathieu Dufour.

La situation est tendue parce qu’il manque du personnel. Le CHM n’arrive plus à embaucher aussi bien du personnel médical que paramédical. Et, « si on ne les a pas avec nous, difficile d’assurer la permanence des soins ». Et pourtant, l’hôpital de Mayotte déploie de nombreux moyens pour être attractif.

La violence qui s’est développée à Mayotte ces derniers mois en a dissuadé plus d’un candidat potentiel. La presse nationale a relayé tous les faits de violence ; agressions parfois meurtrières, cambriolages. L’image du département s’est détériorée.

« Nous avons eu des professionnels qui ont annulé leurs venues. C’est vrai que ça a été compliqué à gérer, » a reconnu Jean Mathieu Dufour.

Le minimum de personnel nécessaire a pu être maintenu pour faire fonctionner les services.

Présentation des vœux

Pour ce qui est des capacité de la plus grande maternité de France avec la perspective des 10 000 naissances pour l’année 2023, le directeur général affirme qu’elle « suit le rythme ». « C’est très compliqué, on est obligé de jouer constamment sur l’organisation des lits. On doit malheureusement tripler les lits. On doit malheureusement mettre des lits dans les couloirs. D’où le projet de construction d’un deuxième hôpital sur l’île et l’extensions qui va débuter en 2023, du service de la maternité actuelle».

CHM

Et enfin le directeur général du CHM a remercié son personnel « qui fait beaucoup dans des conditions parfois difficiles. »

Les syndicats du CHM avaient demandé l’augmentation des places à l’IFSI, Institut de Formation aux Soins Infirmiers. Cette revendication aurait déjà été satisfaite et d’autres jeunes sont en formation à La Réunion. Des spécialisations seront mises en place sur le département notamment pour des infirmiers de bloc opératoire. Le CHM est entrain de travailler ensemble pour cette formation bien particulière.

L’hôpital de Mayotte manque de spécialistes, en neurologie, en cancérologie notamment. Mais des spécialités se mettent en place petit à petit. En 2023, un service de cardiologie verra le jour, avec la possibilité dans les mois qui viennent de faire de la cardiologie interventionnelle. Un service de néphrologie avec la possibilité de faire des dialyses lourdes est attendu. Les patients sont aujourd’hui expatriés pour se faire soigner.