Les 300 migrants abrités au collège de Kwalé ont été évacués ce lundi matin

Les forces de l'ordre déployées devant le collège de Kwalé ce lundi 3 février
Plusieurs fois annoncée et repoussée, l'évacuation des demandeurs d’asile et réfugiés a été organisée ce lundi matin au collège de Kwalé. Depuis deux semaines, les parents d'élèves sont mobilisés devant l'établissement et ont déjà essayé de les déloger par même.

Policiers et gendarmes sont déployés autour du collège de Kwalé ce lundi 3 février. Les 300 migrants hébergés dans l'établissement ont été évacués dans la matinée, après de nombreuses tensions. Depuis plus de deux semaines, les parents d'élèves sont mobilisés pour demander le départ de ces demandeurs d'asile et réfugiés du collège. Ils avaient même tenté de les déloger eux-mêmes ce samedi, lassés de voir la préfecture repousser à plusieurs reprises cette opération.

Le collectif des parents d'élèves du collège de Kwalé ne cache pas sa satisfaction

"J'ai une telle satisfaction, je ne peux pas la décrire. Hier soir, on était encore là au milieu de la pluie et du vent", se réjouit Sandrina, membre du collectif des parents d'élèves. A l'inverse, les migrants évacués font grise mine. "On nous a dit de sortir sans attendre, sinon ils vont le faire par la force", explique un réfugié. "On reste dehors, on ne nous a pas dit où on ira." S'il se dit inquiet de ne pas avoir de réponse à cette question, il l'admet : "on n'est pas tranquille au collège, avec les parents qui veulent récupérer l'école." .La rentrée scolaire, qui avait initialement été repoussée jusqu'à ce lundi, se déroulera ce mercredi matin pour les élèves de 3e. Le jeudi de 7h à 12h30 pour les élèves de 6e et de 5e et le vendredi pour ceux de 4e. Les cours reprendront ensuite selon l'emploi du temps normal.

Les migrants rassemblés au parc de Passamainty

L'opération s'est déroulée dans le calme, sans incident, cinq bus ont acheminé les demandeurs d'asile et réfugiés vers une autre destination. Trois ont laissé environ 200 migrants au parc de Passamainty, les deux autres les ont déposé un peu plus loin en bord de route. "Ils nous ont déposés ici, on ne nous a absolument rien dit", se désole l'un d'eux. "On ne sait pas ce qu'ils veulent de nous, on n'a rien, on n'a pas à manger ni à boire. On croyait qu'on allait avoir une protection, mais on nous rejette encore.