Le long de la route nationale de Kawéni, un cortège bariolé de drapeaux syndicaux avance en direction du nord. Les agents de La Poste et les salariés de Colas ont manifesté ensemble ce mardi 11 mars, leurs revendications se rejoignant : une amélioration des conditions de travail et de la rémunération ainsi que le versement d'une aide liée au passage du cyclone Chido.
"C'est suite au mouvement de juillet dernier. La prime vie chère n'a pas été mise en place, on a obtenu la mise en paiement rétroactivement au 1er janvier 2025, mais ce n'est pas satisfaisant", explique Emmanuel Michel, délégué syndical adjoint de la fédération nationale de Sud PTT. Cette prime de 100 euros bruts mensuels est en place depuis 2009 dans les autres départements ultramarins. Les syndicats demandent son application rétroactive à compter de la départementalisation en 2011. "On nous a annoncé une aide exceptionnelle de 300 euros, ce n'est pas à la hauteur des enjeux", poursuit le syndicaliste. "Nous revendiquons 1.500 euros par postiers et, non pas 50 euros par enfant à charge, mais 500 euros."
"Nous demandons également des distributions de bouteilles dans les centres de tri et les plateformes de distribution", ajoute Said Anli, délégué syndical CGT à La Poste. Les salariés de Colas demandent également une aide exceptionnelle liée au cyclone Chido de 3.000 euros et une revalorisation des salaires. "On travaille dans des conditions difficiles, vous voyez bien les collègues sur la route, mais on quand on dit ça, on ne nous écoute pas", dénonce Hamada, représentant du personnel de Colas. "Tant qu'on n'a pas été entendu, on fera résonner notre voix", ajoute le délégué syndical CGT de l'entreprise. Les syndicats demandent des négociations avec leurs directions respectives et assurent que le mouvement social se poursuivra tant qu'ils n'auront pas obtenu gain de cause.