Les maires de Mayotte envisagent un report des élections municipales de 2026, pour prendre en compte les nombreuses crises qui ont perturbé leur mandature : la crise du covid, des barrages ou encore celle provoquée par le cyclone Chido. "Aucune démarche officielle n'est entamée du côté des maires de Mayotte", précise Laïthidine Ben Said, le maire de M'tsamboro et secrétaire de l'association des maires de Mayotte. L'AMM a sollicité l'association des maires de France pour se renseigner sur cette démarche. Un représentant de l'AMF précise qu'ils ont fait valoir "les difficultés, notamment d'ordre juridique", que cela pourrait entraîner.
Si le maire de M'tsamboro reconnaît qu'avec cette succession d'événements,"le cours normal du mandat a été perturbé", il insiste sur le fait qu'il ne s'agit à ce stade que d'une réflexion pour les maires mahorais. "On n'y est pas opposé, mais on n'en est pas fan non plus", ajoute-t-il. Laïthidine Ben Said a en tout cas déjà officialisé sa candidature pour ce scrutin "avec 2026 en ligne de mire."
Une demande formulée par les intercos
Ali Moussa Moussa Ben, le maire de Bandrélé et président de la communauté de communes du Sud, affirme de son côté que les présidents d'intercommunalités ont déjà formulé cette demande par courrier, avec le soutien de l'association Interco Outre-mer. "On s'inquiète surtout pour le travail engagé suite au passage du cyclone Chido", explique l'élu. "On va avoir la période de réserve, puis les municipales avec de possibles nouvelles têtes, puis ce sera la même chose l'année suivante avec la présidentielle en 2027." Selon lui, ce report permettrait aux élus d'avancer sur les projets liés à la reconstruction du territoire. "J'espère qu'on sera entendu, on veut stabiliser le travail qu'on est en train de faire", ajoute-t-il.
"Il y a quelques semaines on avait une réunion avec les maires pour discuter de la loi-programme pour Mayotte et quelques-uns ont soumis l'idée de ce report", raconte le maire de Dzaoudzi-Labattoir, Mikidache Houmadi, opposé à cette suggestion. "J'imagine mal qu'il n'y ait qu'un seul territoire en 2026 où il n'y aura pas d'élections municipales." Selon l'élu de Petite-Terre, "c'est aux électeurs de voir qui ils souhaitent reconduire" après cette crise provoquée par le cyclone Chido, ajoutant que "la période de réserve n'empêche pas de travailler avec les partenaires."
L'édile est plutôt préoccupé par une autre date : la prochaine rentrée scolaire. "J'attends surtout des échéances sur les moyens que nous aurons, on a une présence humaine avec la mobilisation de la sécurité civile et des pompiers, mais aucune enveloppe pour la collectivité", dénonce l'élu. "On a envoyé une estimation des dégâts, mais on n'a rien pour l'instant. Quand aurons-nous les décrets d'application de la loi d'urgence ?"