Dans les différents magasins de l'île comme sur les marchés, le scénario est le même, très peu, voire pas du tout de fruits et légumes locaux. Des produits qui, pour la grande majorité des habitants de Mayotte, ne sont plus qu'un lointain souvenir. Pour espérer continuer à manger équilibré, il faut compter sur les produits importés.
Les habitants cherchent en premier lieu des bananes vertes et du manioc, des mets très appréciés et mangés en grande quantité, d'habitude. Mais depuis le passage de Chido ayant détruit toutes les cultures, chacun s'adapte.
Je suis embêtée par le manque de bananes et de maniocs. En plus c'est bientôt le mois de ramadan, je dois faire mes stocks, mais je n'en trouve pas.
Tamdjida une habitante de Kawéni
C'est désormais les pommes de terre qui sont cuisinées en bata bata (bouillis). Conséquences, les prix s'envolent. Et ce n'est pas le seul produit jugé cher par les clients en ce moment. Que ce soit la salade, verte, les concombres, les aubergines, les oignons et autres, il faut mettre la main à la poche pour manger selon ses envies. En effet, ce qui est rare est cher.
Les propriétaires d'épiceries avouent être en manque de produits locaux. En ce moment, tout s'importe: les oranges, les pommes, les mandarines et autres.
Toute ma marchandise vient d'ailleurs. De Madagascar, de Tanzanie, d'Egypte. Les prix ont augmenté parce que pour trouver la marchandise c'est la galère. Bientôt je vais même devoir fermer le stand parce qu'il n'y a plus rien.
Un propriétaire de stand à Mamoudzou
Prévoyant la pénurie, la préfecture de Mayotte a pris le 23 décembre dernier un arrêté assouplissant les règles d’importation de végétaux à Mayotte. De quoi faciliter l’approvisionnement des Mahorais en fruits et légumes.