"Les personnes âgées vont très mal à Mayotte" : Le constat que dresse la FMAPAR après le cyclone Chido

Alors que la population mahoraise a beaucoup évolué depuis plusieurs années, de plus en plus de personnes âgées se retrouvent isolées. Le passage dévastateur du cyclone Chido n'a pas arrangé la situation. Pour Fahardine Ali, membre de la Fédération mahoraise des Associations des personnes Agées et des Retraités, les aînés sont les "oubliés" de la société. Une situation qu'il déplore : "Avec tout ce qu'ils ont apporté à la société, ont leur doit cette considération, mais c'est une population de plus en plus laissée de côté".

Pour lui, cette marginalisation est très visible, à commencer par les aides post-chido débloquées par l'Etat. Fahardine Ali souligne le fait que pour réellement venir en aide aux personnes âgées, une population déjà très vulnérable, il faut "plus que des distributions alimentaires. Quand on est dans une situation où on a une insuffisance financière, on est de plus en plus affaibli, donc la plupart se retrouvent alités".

Des aides insuffisantes

L'hébergement aussi reste un point très important. Beaucoup ont perdu leur maison après le cyclone. "Il leur faut des hébergements dignes même si c'est temporaire, l'aide à la construction, ce n’est pas juste leur donner une bâche". La FMAPAR demande aussi plus de moyens pour accentuer les aides à domicile, et une meilleure considération en termes de soins médicaux."Le soutien psychologique ça manque et ça a toujours manqué".

Alors que la ministre déléguée chargée du Handicap et de l'Autonomie, Charlotte Parmentier-Lecocq est en déplacement à Mayotte, elle a annoncé un projet de lancement d'un Ehpad à Mayotte. Cela devrait contribuer à rompre l'isolement des personnes âgées, mais Fahardine Ali reste septique quant à l'idée. "C'est un projet qui devrait être regardé de près car les gens n'ont pas l'habitude de l'Ehpad ici à Mayotte. Quelles seraient les conditions, ça ne peut pas être que du négatif mais pas que du positif non plus car ce n'est pas trop dans les traditions".