"On veut nous aider à reconstruire ou on se moque de Mayotte ?", dénonce Zamimou Ahamadi, vice-présidente du département

Zamimou Ahamadi, vice-présidente du département en charge des finances et des affaires européennes
Zamimou Ahamadi, la vice-présidente du département en charge des finances, était l'invitée de Zakwéli ce lundi 10 mars pour revenir notamment sur le soutien de l'État dans la reconstruction de Mayotte

Zamimou Ahamadi, la vice-présidente du département en charge des finances, ne cache pas sa surprise face à l'annonce de la création d'un fonds exceptionnel de 200 millions d'euros pour venir en aide à La Réunion, sinistrée par le cyclone Garance. "Ce sont des décisions que nous, élus de Mayotte, avons du mal à comprendre", explique la conseillère départementale. "Après le cyclone Chido, les élus ont envoyé leurs propositions au gouvernement. À ce jour, on n'a pas eu les aides de l'État."

Zamimou Ahamadi, conseillère départementale de Dembeni est l'invitée de Zakweli de ce lundi 10 mars

"Mayotte, le département le plus pauvre de France, qui ne bénéficie pas encore des dotations des régions, qu'on ne puisse pas nous venir en aide alors qu'à côté...on n'arrive pas à comprendre", poursuit-elle. "On a fait le nécessaire, on a remonté nos besoins, ce n'est pas faute d'avoir fait des propositions." Le gouvernement a promis la présentation en conseil des ministres d'ici le mois prochain de la loi-programme pour Mayotte, censée apporter les financements pour rebâtir le département et venir à bout de ses problèmes structurels.

Les fonds européens

"À titre personnel, je ne crois plus aux lois", réplique l'élue. "Quand les Mahorais sont descendus dans les rues pour demander la fin du titre de séjour territorialisé, on leur a promis une loi Mayotte et ça n'a pas abouti. On passe notre temps à leur écrire, sans résultat. C'est décourageant, on veut nous aider à reconstruire ou on se moque de Mayotte ?" Le département estime avoir subi pour 450 millions d'euros de dégâts sur ses infrastructures. "On veut que l'État active le fonds de solidarité de l'Union européenne, on compte beaucoup sur cette aide", précise la vice-présidente, également en charge des affaires européennes.

Le département mise également sur le dispositif RESTORE, un fonds de soutien régional. "On travaille pour reprogrammer les fonds et fixer des priorités, comme la réparation des pontons ou de la Technopole, mais ce ne sont que des gouttes d'eau dans la reconstruction de Mayotte", détaille Zamimou Ahamadi.