Près de 2 mois après le passage du cyclone Chido, certaines maisons, lotissements et établissements publics peinent à couvrir leurs toits endommagés ou éventrés. Dans les quartiers des différents villages de l'île, chacun a une histoire à raconter sur la façon dont il a vu sa toiture partir sous ses yeux, par la force du vent. "J'ai vu toute la charpente et le toit se soulever et aller sur la route un peu plus loin", une sinistrée de Mamoudzou.
Des travaux compliqués
Les particuliers ont aujourd'hui beaucoup de mal à faire réparer leurs maisons. Plusieurs difficultés se dressent à eux comme le manque d'argent mais aussi d'artisans. En, effet les petites entreprises sont très sollicitées pour aller au secours des maisons endommagées. Trouver des professionnels qualifiés reste donc un parcours du combattant. "Je fais réaliser difficilement mes travaux mais j'y suis obligée. Je les fais avec l'aide de Dieu et je prie pour qu'il me vienne en aide parce que les choses sont extrêmement compliquées. Chido m'a tout pris. Il a pris le toit de ma maison et je ne vois aucune aide proposée. Personne ne passe pour prendre des nouvelles. Je me retrouve seule. Je dois réaliser mes travaux petit à petit et avancer".
Priorité aux établissements publics
Dès l'après Chido, la priorité a été donnée aux établissements scolaires en termes de réparation et donc de mise à disposition de matériaux. Les sociétés d'étanchéité sont en charge des travaux dans les écoles primaires, les collèges et les lycées. Elles peinent d'ailleurs à respecter les délais par manque de main-d’œuvre qualifiée et elles aussi font face à une pénurie de matériaux. Les quincailleries et les magasins spécialisés qui n'avaient pas anticipé le cyclone ont été pris d'assaut au lendemain de son passage.
Résultat, les commandes ont été passées tardivement. Les difficultés subies par le port de Longoni n'ont rien arrangé. Les quincailleries n'ont plus de tôles, de bois et autres matériaux nécessaires à la construction de maisons. Pour Nouroudine Abdoulhoussen, gérant d'une quincaillerie à Mamoudzou, ce qui pose problème c'est le délai. " Le délai entre la commande et la réception de la marchandise, souvent c'est 2 voire 3 mois, dû essentiellement à l'éloignement de Mayotte bien sûr, à des perturbations des fréquences des bateaux aussi...C'était un peu le cas avant, ça s'est un peu accentué, parce qu'au mois de janvier l'Etat avait réquisitionné pas mal de bateaux".
Un retour à la normale se serait amorcé tout doucement ces jours-ci. Les conteneurs en souffrance à Longoni peuvent de nouveau être dédouanés…De quoi redonner un peu d'espoir aux habitants de Mayotte ayant tout perdu.