[La rédaction de Mayotte la 1ère souhaite porter à l'attention du lecteur que des modifications été apportées à l'article après publication initiale ce samedi 15 mars, suite aux précisions apportées par le cabinet du ministre des Outre-mer.]
Le gouvernement avait promis que la question migratoire serait présente dans la loi-programme pour Mayotte. Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a apporté des précisions sur ce point ce mercredi 12 mars, lors de son audition par la commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée. La députée Estelle Youssouffa en a profité pour l'interroger sur l'intégration dans le texte de la construction d'une base militaire navale dans le nord de Mayotte et du commandement de la gendarmerie en Grande-Terre.
"Avez-vous prévu dans la loi Mayotte, comme annoncée au printemps, la construction une base militaire navale dans le nord de Mayotte ?" a demandé la députée. Le ministre des Outre-mer a défendu "l'idée de soutien de la base navale, afin de garantir la surveillance permanente du territoire et assurer le soutien des bâtiments de la marine nationale, comme pour le commandement de la gendarmerie" et a conclu en précisant que, "oui, ces éléments seront dans la loi." Le cabinet du ministre a précisé ultérieurement qu'il s'agissait d'un soutien à la base navale actuelle, située à Dzaoudzi.
Durant son intervention, Estelle Youssouffa a dénoncé l'absence de Mayotte "de nos priorités militaires et diplomatiques alors que notre département est à 500 km des camps de Daesh au Mozambique." La Mahoraise a aussi fustigé une nouvelle fois l'exclusion de Mayotte de la Commission de l'Océan Indien, alors que le président Emmanuel Macron et le Mahorais Thani Mohamed Soilihi, ministre délégué aux Partenariats Internationaux, doivent participer au prochain sommet de l'instance à Madagascar.
"La France, c’est aussi Mayotte. Mayotte c’est la France. Pour la Commission de l’Océan Indien comme les Jeux de l’Océan Indien. Point.", résume la députée, qui fustige également les revendications comoriennes sur le département et les tentatives de déstabilisation du groupe d'initiative de Bakou, un organisme piloté par l'Azerbaïdjan. "Il faut que Mayotte soit membre de la COI, que le président porte cette aspiration", a répondu Manuel Valls. "Des lignes rouges doivent être clairement signalées avec les Comores, comme la non-reconnaissance de Mayotte comme un territoire français, la volonté de déstabilisation dans les discours."
Reste à savoir si ces éléments seront retranscrits dans la loi-programme pour Mayotte. Le texte doit être présenté d'ici la fin du mois en conseil des ministres pour un examen à l'Assemblée nationale en juin.