L'ambiance est électrique autour du collège de Kwalé, au sud de Mamoudzou. Environ 500 migrants, surtout des demandeurs d'asile et réfugiés africains, ont été évacués ce lundi 20 janvier du lycée Younoussa Bamana et du collège de Petite-Terre. La direction prise par les bus était scrutée sur les réseaux sociaux par des habitants prêts à se mobiliser en cas d'installation dans leur village. Ils ont finalement été amenés au collège de Kwalé, dans le village de Tsoundzou, également occupé depuis le passage du cyclone Chido le 14 décembre.
Des affrontements dans la nuit
Dans la soirée, la police a dû repousser des groupes de jeunes cherchant à entrer dans l'établissement, ils ont surveillé activement le collège pour protéger ses occupants, les pompiers qui intervenaient sur place et les stocks de vivres amenés la veille. Certains habitants du village de Tsoundzou décrivent une nuit rythmée par les affrontements et les détonations de grenades lacrymogènes.
Ce mardi, la colère n'est pas retombée. Le collectif des parents d'élèves du collège est venu manifester pour demander l'expulsion des migrants arrivés la veille. Des enseignants du collège se sont également mobilisés pour empêcher l'installation de tentes devant le gymnase, s'asseyant sur celles stockées dans l'établissement pour empêcher les autorités de les récupérer. Le personnel a découvert ces arrivées ce lundi, alors que les agents et enseignants faisaient leur rentrée administrative.
"Une solution temporaire"
"On a essayé de faire des propositions pour essayer de reprendre les cours lundi prochain, ça nous tombe dessus, comme un cheveu sur la soupe, ou plutôt comme une masse sur la tête", expliquait alors une enseignante. Selon elle, ce serait mettre en danger les élèves et le personnel, et puis "c'est aussi très affligeant de voir ces gens dans cette situation."
Comment peut-on demander en France, en 2025, à un collège d'ouvrir dans ces conditions, avec un centre d'hébergement d'urgence dans son gymnase qui génère des tensions avec le village ?
Enseignante du collège de Kwalé
Invité du journal télévisé de Mayotte la 1ère ce lundi soir, le préfet avait expliqué qu'il s'agissait "d'une solution temporaire" car le collège de Kwalé est "un établissement scolaire comme les autres." Face à la vive opposition de la population, reste la difficulté de trouver une solution durable d'hébergement. Le projet d'installation d'un camp à Kawéni a finalement été abandonné suite à l'opposition de la municipalité et de la population.