Généralistes ou "élitistes", les profils des banques calédoniennes

Tarifs abusifs, prohibitifs, manque de transparence...Alors que les négociations peinent à aboutir pour obtenir la baisse des tarifs bancaires au point que l’Etat envisage de plus en plus sérieusement de légiférer, voici le portrait chiffré des banques calédoniennes.

Les généralistes et les " élitistes"


En analysant les résultats publiés au journal officiel, deux profils de banques se dégagent en Nouvelle-Calédonie: les établissements généralistes BNC et BCI et les établissements "plus élitistes" que sont la Société Générale et la BNP.

Pour simplifier les premières prêtent plus facilement – la BCI a accordé quelques 203 milliards de francs de prêts en 2012, pour 151 milliards du côté de la Société Générale – mais les secondes sont plus rentables.

La BCI enregistre un résultat net - son bénéfice en quelque sorte – de 2 milliards 200 millions en 2012, soit près d’un milliard de moins que la Société Générale.

Alors plusieurs raisons expliquent cette différence et notamment, le coût de refinancement. Il faut en effet rappeler que les seuls dépôts ne permettent pas aux banques calédoniennes de financer les prêts qu’elles accordent, du coup elles sont elles-mêmes obligées d’emprunter sur les marchés, dans des conditions qui varient selon les enseignes.
Et là, la Société Générale Calédonienne de Banque tire son épingle du jeu, avec seulement 22 milliards de dettes contractées auprès des établissements de crédits.
La BCI doit en assumer le double et la BNC quatre fois plus...
 
Autre explication : la clientèle visée. Alors que la BNC et la BCI s’adressent essentiellement aux particuliers et aux petits entrepreneurs – les crédits à l’habitat représentent la moitié de leur créance clientèle -  la Société Générale a une activité d’affaire plus développée. Une clientèle à qui elle peut vendre une gamme de services financiers évolués et donc plus chers.

On observe ainsi que la Société Générale réalise 37 % de son produit bancaire grâce à ces services commerciaux, 34 % pour la BNP, un chiffre qui tombe à 23 % pour la BCI et 16% pour la BNC...



Le secteur bancaire n'échappe pas à la morosité économique.


La dégradation de la croissance calédonienne touche par ricochet l’activité bancaire avec un produit net bancaire - indicateur qui mesure la richesse créée par le secteur - en chute d’un peu plus de 2 % entre 2011 et 2012.

Dans ces conditions, les banques peuvent-elles céder sur la baisse des tarifs ?

Le point de vue de Stéphane Attali, chargé des études à l’IEOM, l’Institut d’émission Outremer.

IEOM morosité banque