Seul club calédonien à avoir franchi le 7e tour, l’AS Magenta tentera de rééditer la performance ce samedi après-midi. Son adversaire ? Trélissac, 6e du groupe D en CFA. Un match à suivre en direct sur NC1ère TV, sur votre site web et votre application mobile la 1ère à partir de 14h55.
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RIEN D’IMPOSSIBLE
Il faut croire en ses chances. Se souvenir de ces équipes qui ont su faire vaciller des adversaires supérieurs. C’est un fait : les clubs métropolitains évoluent un, voire deux crans au-dessus de leurs homologues calédoniens. Les battre relève chaque année de l’exploit, mais sûrement pas de l’impossible. Il suffit d’écouter les footballeurs du territoire raconter leurs souvenirs de Coupe de France pour comprendre à quel point ce trophée peut les pousser à se surpasser et semer le doute.
Il faut écouter Olivier Dokunengo vous raconter le troisième but marqué par Avranches (CFA) en 2009 contre le Mont-Dore. L’ASMD, pour laquelle il jouait à l’époque, menait 3 buts à 1, à quinze minutes du terme. « Avranches était entraîné par Zivko Slijepcevic. J’ai découvert qu’il était l’actuel coach de Trélissac. Ses milieux de terrain nous amenaient sur un côté avant de renverser le jeu à l’opposé. Et de centrer sur les attaquants ». Olivier mime l’action sur une table. Cette transversale vers un joueur portugais qui l’avait impressionné. Ses coéquipiers, pris à revers, qui reviennent en retard sur le porteur du ballon. Puis ce centre en retrait pour un partenaire qui trouve dans la foulée le fond des filets. Trois partout, fin du temps réglementaire. Avranches se qualifiera par la suite.
ÊTRE RIGOUREUX JUSQU’AU BOUT
« J’ai joué deux fois le 7e Tour avec le Mont-Dore, rappelle t’il. J’en profite pour remercier le club. En 2008, c’était contre Dunkerque (CFA) avec Jean-Paul Salvatore comme entraîneur. On mène à deux reprises, ils égalisent, et on encaisse deux autres buts dans les dernières minutes. En 2009 contre Avranches, Harold Oirémoin et Stéphane Drahuzac étaient nos coachs. Nous prenons l’avantage 3 buts à 1 avant d’être rejoints. Jean-Patrick Wakanumuné écope d’un deuxième carton jaune en prolongation et Avranches signe deux nouvelles réalisations. Dans ce genre de matchs, on n’a pas su être rigoureux collectivement jusqu’à la fin. C’est là que les équipes métropolitaines font la différence ». Le milieu de terrain, désormais à Magenta, note que de nombreux joueurs du championnat de France amateur sont issus de centres de formation de clubs professionnels ou sont d’anciens bons joueurs terminant leur carrière en prenant du plaisir à ce niveau. Ils ont cette attention qui fait défaut aux Cagous concède t’il.
Son coéquipier, Pierre Wajoka, va dans le même sens. « C’est David contre Goliath. Le CFA, c’est un autre niveau. Je dirais que la différence est tactique, mais aussi technique. Cela se joue sur des détails. Quand on récupère le ballon, il ne faut pas le balancer devant. Sinon, nos adversaires vont revenir très vite avec dans notre camp. Il faut l’exploiter au maximum quand nous l’avons dans les pieds. Avec Magenta cette année, nous avons l’équipe pour le faire et jouer les coups à fond ».
MAGENTA PEUT LE FAIRE !
La formation d’Alain Moizan, invaincue cette saison, file c’est vrai vers le titre de champion de Super Ligue. Elle s’est aussi distinguée en remportant la Coupe de Calédonie. Et le club, enfin, est précurseur en Coupe de France : c’est tout simplement le seul représentant du territoire à s’être imposé dans cette compétition. En 2010, l’ASM l’avait emporté en métropole contre l’USL Dunkerque, alors pensionnaire du CFA2. Wajoka était déjà là. « Ils marquent dès les premières minutes. On a du s’accrocher pour revenir. Le dernier quart d’heure de la première période et durant toute la seconde, nous avons joué à dix après l’expulsion de Noël Kaudre. Finalement, on égalise à la dernière seconde et on gagne aux tirs aux buts ! ». La fierté se lit sur le visage du numéro 10. « Magenta a toujours réalisé des exploits. Quand on dispute la Coupe de France ou la O’League, on veut donner une belle image du football calédonien ».
Il faudra le faire à nouveau cette année contre Trélissac, mais l’ASM sera privée de plusieurs éléments importants. Le milieu défensif Cédric Sansot est suspendu pour avoir écopé d’un carton rouge en championnat contre Hienghène la semaine passée, l’ailier Benjamin Bernard-Hervé est actuellement indisponible, et l’attaquant Kalaje Gnipate, qui a reçu une balle de cricket en plein œil, est blessé.
TRELISSAC, C’EST COSTAUD
De son côté, le Trélissac FC arrive en pleine forme. 6e du groupe D de CFA, il compte un match de moins que ses rivaux et peut en cas de victoire grimper en … deuxième position ! Son bilan est jusqu’ici solide : quatre succès, quatre nuls, et une seule défaite intervenue après sept journées de championnat, dix buts inscrits pour sept encaissés. Pas mal dans un groupe où l’on retrouve les réserves professionnelles de Nantes, Lorient et Bordeaux.
Trélissac, c’est aussi un club qui sait briller en Coupe de France. Il a atteint par deux fois les 32e de finale, s’inclinant 1-0 contre Quevilly en 2010-2011 et 2-0 face à l’Olympique de Marseille en 2009-2010.
Dans l’effectif actuel, il s’agira notamment de contrôler Steven Papin. L’attaquant porte à merveille son nom de famille. Après avoir claqué 21 buts sous les couleurs de Plabennec il y a trois ans, il s’est fendu de 34 buts en deux saisons avec les Herbiers, et en est à 8 réalisations avec Trélissac. On trouve également le meneur de jeu Serbe Aleksandar Pejovic, un milieu de terrain formé au Toulouse Football Club, Michel Espinosa, qui compte deux sélections en équipe de France des moins de 18 ans, ou encore le gardien Florent Cabassud, 28 ans, formé au FC Sochaux. Il y a de la taille : un buteur perché à 1m88, tout comme ses deux défenseurs axiaux. Bref, un rival « costaud ».
HMAE SOUS SURVEILLANCE, DES COACHS EXPERIMENTES
Mais qu’on se rassure : Zivko Slijepcevic se méfie lui aussi. L’entraîneur de Trélissac depuis 2010 se souvient parfaitement de Michel Hmaé, auteur d’un doublé avec l’AS Mont-Dore contre Avranches en Coupe de France il y a cinq ans ! Le serbe sait reconnaître les bons joueurs. Ancien milieu de terrain, il a été champion de France de deuxième division avec l’US Valenciennes en 1992. Alain Moizan, qui dirige Magenta de main de maître, avait lui été sacré champion de France de première division avec l’AS Monaco en 1978. Et s’était offert la Coupe de France en 1980. Il y aura donc du beau monde également sur les bancs !