Encore trop peu de personnes handicapées accèdent à l'emploi en Nouvelle-Calédonie

La Nouvelle-Calédonie compte environ 5.000 personnes en situation de handicap. Si près de la moitié de ces personnes est apte à travailler, leur intégration sur le marché de l'emploi reste encore très limitée.  
La question du handicap est encore trop souvent méconnue, voire parfois même évitée. Ces dernières semaines, le sujet a pourtant tenu le haut du pavé, avec plusieurs événements nationaux et internationaux. 
 
Après la semaine du handicap et de l’emploi, qui s’est tenue du 17 au 24 novembre dernier en métropole et en Outre-Mer, c’était au tour mercredi 3 décembre de la Journée internationale du handicap de rappeler la nécessité de réfléchir et échanger sur la situation des personnes handicapées. 
 

Une intégration très limitée sur le marché du travail en Nouvelle-Calédonie

En Nouvelle-Calédonie, on recense environ 5.000 adultes en situation de handicap. Si la moitié d’entre eux est apte à travailler, leur insertion sur le marché du travail est encore très laborieuse. A l’heure actuelle on compte ainsi seulement sept CDI en Province Sud. 

Dans la fonction publique même constat : très peu de personnes en situation de handicap occupent des postes. Le gouvernement, par exemple, compte seulement neuf personnes handicapées dans ses services. 

Pour Sonia Backès, membre du gouvernement chargée du handicap, il reste beaucoup de chemin à parcourir pour changer le regard et faire évoluer les mentalités.

ITW Backès Handicap 041214

 

« Toutes nos actions doivent mener à l’intégration. Professionnelle bien sûr, quand elle est possible mais à l’inclusion dans la société le plus possible », commente-t-elle. « Et je crois que c’est une vraie richesse pour notre société ». 
 

En Province Nord, l'emploi de personnes handicapées est encore plus limité

Si on compte seulement sept CDI en Province Sud, en Province Nord, la situation se révèle encore plus difficile et l’intégration dans le monde du travail pour les personnes handicapées y reste encore embryonnaire. 
 
C’est pour tenter de changer cette situation et de faire évoluer les mentalités que l’association « Handi-Job » a créé une antenne à Koné, au mois d’aout dernier. 
 
L’association, présente aussi en Province Sud, s’est fixée pour objectif de favoriser l’insertion des jeunes déficients intellectuels dans le monde du travail. 
 
« On a un dispositif qui a été validé par le Conseil du handicap où on a une prise en charge de neuf mois pour les jeunes déscolarisés depuis moins d’un an, pour la mise en place d’un projet professionnel », commente le président de l’association, Philipe Proux. 
 
« Pour l’instant, on travaille sur ce qui était l’objet de notre association au départ, c’est à dire le handicap intellectuel parce que cela représente 30% des personnes en situation de handicap ». 

ITW Proux Handicap

 

L'intégration commence par l'éducation

Mais avant même l’intégration sur le marché de l’emploi, l’intégration des personnes en situation de handicap commence au sein du système éducatif. Dernier maillon de la chaîne : les universités. 
 
En Nouvelle-Calédonie, pour la rentrée 2015, quelque 3.000 étudiants, déjà inscrits ou nouveaux arrivants, sont attendus. Parmi les nouveautés administratives, des dispositions ont été prévues pour la prise en charge des étudiants souffrant de handicap. Ceux-ci seront pris en charge dès le départ, à leur demande, et bénéficieront d’aménagements nécessaires pour suivre leur cursus universitaire. 
 
« C’est une nouveauté, car nous n’avions pas encore de politique handicap au sein de l’université », explique Brigitte Gustin, chargée de mission "vie étudiante" à l’université de Nouvelle-Calédonie. « Nous avons constaté que nous étions peut-être en retard et qu’il fallait permettre aux étudiants handicapés de poursuivre un cursus universitaire au même titre que les étudiants valides ».

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Une manière aussi et surtout de sensibiliser les jeunes à la situation des étudiants en situation de handicap et de faire changer leur regard sur ces personnes.