Rétrospective Nickel 2014: entre inertie et coups du sort

On poursuit ce jeudi notre série de rétrospectives avec cette question : « Que faut-il retenir de l’année 2014 en matière de nickel ? » . Entre inertie et coups du sort, c’est un bilan en demi-teinte qui se dessine cette année encore. RETRO!
Le contexte mondial était pourtant porteur : l’interdiction des exportations de minerai indonésien effective en début d’année a boosté les cours jusqu’à dépasser les 21 000 dollars la tonne en mai et finir au dessus de la barre des 15 000 dollars fin décembre.
Mais c’était sans compter une forme de malédiction – ou de mal tout court -  qui continue de frapper notre vert caillou. A  Goro tout d’abord, où une fois de plus l’usine déraille et déverse pas moins de 96 000 litres de solution acide dans le creek de la baie du Nord. L’accident de trop, celui qui transforme dans certains jeunes esprits de la méfiance en violence…
Catastrophe écologique et nouvelle déconvenue financière : l’usine du sud n’a produit que 20 000 tonnes de nickel en 2014.
 
Et comme finalement ça n’arrive pas qu’aux autres, l’usine du Nord vient elle aussi de connaître son premier vrai accident : une coulée de 500 tonnes de métal fusion dans le bâtiment. Un événement fâcheux qui vient ternir l’inauguration présidentielle du site un mois plus tôt, mais surtout qui va alourdir une facture déjà salée à plus de 7 milliards de dollars et  repousser de plusieurs mois encore la pleine capacité de production….Un engrenage que les calédoniens connaissent déjà trop bien.
 
Le sort qui n’a pas épargné la SLN, endeuillée par le décès brutal de m’emblématique président de son conseil d’administration, Pierre Alla. Une année industrielle de transition pour la vieille dame occupée à plaider pour la défiscalisation et autres exonérations de sa nouvelle centrale, ce nouveau cœur à charbon toujours contesté.
 
Au chapitre des actes manqués, on ne célèbrera pas ce 31 décembre l’avènement du Fonds pour les générations futures, encore moins celui d’une stratégie nickel commune, on déplorera les saccages de Nakety qui ont coûté quelques 800 millions de francs au groupe Ballande et on tâchera de tourner la page des polémiques : Prony-Pernod et André Dang à la tête de la STCPI ou encore le partenariat de MKM avec le chinois Jin Pei pour construire une usine au Vanuatu.