A l'occasion d'une conférence de presse jeudi, l'Union pour la Calédonie dans la France (UCF) et le Front pour l'Unité (UCF) ont à nouveau appelé la population à manifester pour le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France. Calédonie Ensemble entend aussi participer à la manifestation.
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Jeudi, lors d’une conférence de presse commune, l’ensemble de l’état-major l’Union pour la Calédonie dans le France (UCF) le Front pour l’Unité (FPU), était présent pour décrier l’attitude du gouvernement français dans le dossier calédonien et appeler à la mobilisation des Calédoniens.
Au lendemain de l’élection de Philippe Germain (Calédonie Ensemble) à la tête de l’exécutif calédonien le 1er avril dernier, l’UCF et le FPU avaient déjà appelé à manifester le 24 avril. Appel réitéré ce jeudi, sous la bannière de « Tous Calédoniens tous Français. Non à l'indépendance ».
Les deux partis loyalistes ont été rejoints par l’Association des Français résidents en Nouvelle-Calédonie (AFR-NC), et par voie de communiqué, par le parti de Stéphane Hénocque, Convergence pays, qui s’associe aussi à la manifestation.
L’UCF et le FPU boycottent désormais les réunions sous l’égide du Haut-Commissariat. « L’Etat nous ayant envoyé des signaux comme quoi il n’est plus équidistant, mais au contraire très partisan en faveur du camp indépendantiste, ces réunions sont aujourd’hui instrumentalisées pour faire avancer à marche forcée vers une sortie de type indépendance », commente Philippe Blaise de l’UCF. « Nous ne voulons pas être complices de cela ».
A la question de savoir si Calédonie Ensemble va participer à la marche du 24 avril, Philippe Blaise déclare que les participants « doivent se positionner fermement en condamnant ce que fait l’Etat » : « Avec la nouvelle situation politique créé au gouvernement, il y a une entente entre Calédonie Ensemble, le FLNKS et le gouvernement socialiste sur certains sujets. Nous pensons que Calédonie Ensemble doit clarifier sa position pour que le message soit bien entendu par l’Etat. Nous sommes en désaccord avec l’Etat, nous sommes face à une déclaration de guerre politique que nous a fait l’Etat socialiste, donc il faut que Calédonie Ensemble nous dise quelle est sa position aujourd’hui ».
Thierry Santa, secrétaire général du FPU, revient sur le slogan retenu pour la manifestation du 24 avril. « Tous Calédoniens, tous Français. Non à l'indépendance. Dans ce slogan, vous avez tous les messages que nous voulons faire passer. C’est à la fois un message que nous voulons adresser au gouvernement socialiste suite à la décision qui a été prise de ne pas retenir l’avis du Congrès concernant le projet de loi de modification de la loi organique et concernant surtout l’inscription automatique des Calédoniens natifs », explique-t-il. « Mais c’est un message qui va aussi au-delà de ça et qui transcrit notre crainte par rapport à ce qui s’est passé récemment avec l’élection du Président du Gouvernement ».
Lui aussi dénonce la position de Philippe Germain et sa déclaration de politique générale, prononcée lundi après-midi, « où on voit transparaître cette démarche progressive vers l’indépendance, avec le soutien, je le répète, du gouvernement socialiste ».
Pour Thierry Santa, le malaise de la population face à la situation politique qui se profile, est évident. « On reçoit tous, nous élus, des messages des uns et des autres, nous demandant de réagir à cette situation et faisant part d’une crainte profonde de la population calédonienne ».
Pour Simon Loueckhote, la venue du président de l’Assemblée nationale sur le territoire est une opportunité pour faire entendre la voix des non-indépendantistes. « Il y a des occasions comme ça qu’il ne faut pas rater. Le président de l’Assemblée nationale, c’est le troisième personnage de l’Etat. (…) C’est pour cela que j’appelle les Calédoniens à se mobiliser, à cette occasion notamment. Parce que l’inquiétude est grande aujourd’hui », explique-t-il.
Simon Loueckhote, président du Mouvement dans la Diversité (LMD), évoque lui aussi le « déni de démocratie », dont auraient été victimes les forces non-indépendantistes avec « la non prise en compte par le gouvernement de l’avis qui a été rendu par le Congrès ». D’après lui, pas de doute, l’indépendance est en marche : « Aujourd’hui, l’indépendance n’est plus un projet, nous sommes dans sa phase de sa préparation. Le président de l’Assemblée nationale disait lorsqu’il a reçu les délégations à Paris, récemment, qu’il fallait penser au jour d’après. Qu’est-ce que c’est le jour d’après ? Je dirais qu’on en a les prémices. C’est pour ça que je suis très très inquiet. »
Pour Simon Loueckhote, la venue du président de l’Assemblée nationale sur le territoire est une opportunité pour faire entendre la voix des non-indépendantistes. « Il y a des occasions comme ça qu’il ne faut pas rater. Le président de l’Assemblée nationale, c’est le troisième personnage de l’Etat. (…) C’est pour cela que j’appelle les Calédoniens à se mobiliser, à cette occasion notamment. Parce que l’inquiétude est grande aujourd’hui », explique-t-il.
Non invitée à la conférence de presse, Calédonie Ensemble a confirmé sa participation à la manifestation. « Il est important de rappeler l’absolue nécessité de traiter de manière égale les personnes nées en Nouvelle-Calédonie, qu’elles relèvent du statut civil coutumier ou pas, pour qu’elles puissent voter au référendum de sortie », souligne Philippe Dunoyer, porte-parole de Calédonie Ensemble, interrogé par NC1ère. « C’est le sens de ce que nous avons demandé au Congrès, c’est le sens de ce que nous continuerons de demander à l’Assemblée nationale. Pour cela, il est important pour Calédonie Ensemble de participer à cette marche du 24 avril. »
Par contre, il ne soutient pas les déclarations hostiles à l’encontre de l’Etat : « Pour nous, cette démarche ne s’inscrit pas dans le cadre d’une déclaration de guerre, politique en l’occurrence, à l’égard de l’Etat ».
Ecoutez les propos de Philippe Dunoyer au micro de NC1ère :
ITW Dunoyer 160415