Vendredi matin, à 11h30, le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a tenu un discours officiel au Congrès de Nouvelle-Calédonie. Retrouvez les points clé de la déclaration.
Dans son allocution officiel au Congrès de Nouvelle-Calédonie vendredi matin, le président de l’Assemblée nationale a commencé par saluer l’institution dans laquelle il s’est exprimé : « Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie est le symbole de votre organisation institutionnelle, sans équivalent au sein de notre République, due à votre histoire ».
Jeunesse et destin commun en leitmotiv
Le président de l’Assemblée nationale a fortement insisté sur les notions de « destin commun » et « communauté de destin » : « L’avenir doit être le temps de l’identité dans un destin commun » et « les différentes forces politiques devront offrir à chaque Calédonien la possibilité d’adhérer à une véritable communauté de destin ».
Claude Bartolone a pointé la question de la jeunesse calédonienne, primordiale selon lui : « Il vous faut aujourd’hui poursuivre les efforts engagés pour former votre jeunesse ». Pour lui, un « développement économique et social plus équilibré » est une condition essentielle pour rassurer la jeunesse.
Rassurer les Calédoniens sur l’engagement de l’Etat
Le président de l’Assemblée nationale a aussi tenu à rassurer les Calédoniens concernant la position de l’Etat et son présupposé désengagement de la question calédonienne : « Lorsque le président de la République a évoqué un état équidistant, certains ont cru y voir un désengagement de l’Etat. Il n’en est rien. (…) L’état considère qu’il ne lui appartient pas de décider à votre place »
Il a tenu aussi des propos plus directs, répondant directement aux accusations tenues récemment, en particulier par de nombreux représentants non-indépendantistes : « L’Etat n’est pas partisan, l’Etat n’est pas socialiste. Il est impartial ».
Sur la question de l’inscription automatique de tous natifs calédoniens sur la liste électorale du référendum de sortie, même s'il n'a pas cité directement ce point, Claude Bartolone a clairement laissé entendre que l'Etat allait prendre en compte la position du Congrès calédonien : « Le Parlement aura l’occasion d’examiner celles des recommandations formulées par le Congrès susceptibles de faire l’objet d’un très large accord entre les partenaires calédoniens ». Il a ensuite ajouté qu'il s'engagerait personnellement à ce que tous les amendements soient examinés.
Dialogue et consensus : des outils incontournables
« Chacun a le devoir de placer l’intérêt de la Calédonie et des Calédoniens au-dessus de tout calcul partisan ou personnel ». Le président de l’Assemblée nationale a invité les politiques calédoniens à reprendre le dialogue : « Les parties prenantes doivent s’engager résolument et sans attendre dans la voie du dialogue ». Avant de rappeler que « la démocratie, c’est la confrontation des idée ».
Pour Claude Bartolone, la question du consensus concernant l’avenir politique de la Nouvelle-Calédonie est primordiale. « Depuis plus de trente ans, l’histoire de la Nouvelle-Calédonie s’est faite grâce à un double consensus : au niveau local, chaque camp doit faire des concessions au niveau local. L’esprit de consensus dans l’Hexagone réside dans le fait que la question calédonienne ne fait plus l’objet de politiques politiciennes ». Il a poursuivi : « Seule l’émergence de nouveaux consensus permettront aux forces politiques du territoire, et tous les Calédoniens, de poursuivre la communauté de destins dans laquelle la Nouvelle-Calédonie s’est résolument engagée depuis plusieurs décennies. »
Au final, Claude Bartolone a réitéré des propos déjà tenus par le président de la République François Hollande, lors de sa visite en Nouvelle-Calédonie au mois de novembre dernier : « La France sera à vos côtés aussi longtemps que la Nouvelle-Calédonie le voudra ».