L'Etat a entendu l'inquiétude des Calédoniens

Conférence de presse avec Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, vendredi 24 avril 2015 à Nouméa
Les membres de la délégation de l'Assemblée nationale sont revenus sur le climat de tension qu'ils ont découvert durant leur visite en Nouvelle-Calédonie et leurs efforts pour rétablir le lien entre l'Etat et les Calédoniens. 
Les trois membres de la délégation de l’Assemblée nationale - le président Claude Bartolone, le président de la Commission des lois Jean-Jacques Urvoas, et le député UMP et vice-président de la mission institutionnelle sur la Nouvelle-Calédonie, Philippe Gosselin - ont découvert un contexte calédonien lors de leur déplacement en Nouvelle-Calédonie. 
 
Des inquiétudes que Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale a jugé légitimes.  « J’ai senti cette inquiétude apparaître sur la question des listes électorales, Sur ce que pouvait représenter, y compris comme violence pour des gens nés ici et qui ne savaient plus si ils allaient ou pas être inscrits sur les listes électorales », a-t-il commenté. « Cette préoccupation, je l’ai prise en compte ».
 
Ecoutez l’intervention de Claude Bartolone au micro d’Isabelle Peltier pour NC1ère La Radio : 

ITW Bartolone 270415

 

« Nous étions venus pour apporter l’intérêt de l’Assemblée nationale sur ce qui se passe dans le territoire », a expliqué le président de la Commission des lois, Jean-Jacques Urvoas. « On a découvert une situation qui était au-delà de ce qu’on pensait en matière de dégradation. Il ne fallait donc pas laisser la situation continuer à dériver ». 
 
« On avait tous été alertés par des difficultés, des tensions », a déclaré le député UMP et vice-président de la mission institutionnelle sur la Nouvelle-Calédonie, Philippe Gosselin. « Cette question du corps électoral crispait un peu les choses. S’il n’y avait pas eu ce déplacement, les choses auraient pu continuer à pourrir ». 
 
Ecoutez l’intervention de Philippe Gosselin au micro d’Isabelle Peltier pour NC1ère La Radio :

ITW Gosselin 270415

 

Pour le président de la Commission des lois, il est essentiel de redonner de la confiance dans le lien entre les Calédoniens et l’Etat. « Il y a aujourd’hui une absence de confiance sur la parole de l’Etat », a poursuivi Jean-Jacques Urvoas. A nos yeux, elle est totalement injustifiée. Il faut reconstruire de la confiance et pour reconstruire de la confiance, il faut prendre des initiatives ». 
 
Ecoutez l’intervention de Jean-Jacques Urvoas au micro d’Isabelle Peltier pour NC1ère La Radio :

ITW Urvoas 270415

 

Après la manifestation de vendredi, qui avait rassemblé plus de 8.200 personnes devant le Haut-Commissariat, Claude Bartolone a contacté le Premier ministre Manuel Valls, puis engagé le dialogue avec l’ensemble des formations politiques calédoniennes.
 
Souhaitant dénouer les tensions, en particulier au sein des formations non-indépendantistes, et apaiser le climat actuel, Claude Bartolone a proposé aux formations politiques calédoniennes la réunion de l’ensemble des signataires de l’Accord de Nouméa fin mai, avant l’examen du texte de loi sur la modification de la loi organique par l’Assemblée nationale et le Sénat. 

Toutes les formations politiques ont donné leur accord pour participer. Claude Bartolone s'est déclaré « très heureux » de cette participation unanime et a même indiqué qu'il avait senti les politiques « soulagés de cette proposition ». 
 
Les représentants de la délégation de l’Assemblée nationale s’accordent pour dire que tout n’est pas réglé, mais se montrent confiants dans le fait de reprendre des négociations autour d’une table avec les politiques calédoniens. « J’espère que cette délégation aura contribué à réinstaller un climat apaisé qui est indispensable pour la Nouvelle-Calédonie », a conclu le président de la Commission des lois, Jean-Jacques Urvoas.
 
La réunion des signataires au sujet de la modification de la loi organique concernant le corps électoral sur le référendum de sortie de l’Accord de Nouméa, doit avoir lieu autour de la fin mai.