Origines est le nom de l'exposition proposée par le Collectif Totem Liberté du Camp Est, qui se tient au Musée territoriale de Nouvelle-Calédonie. Chambranles, tortues, lézards, totems, homme et femme : une exposition spirituelle et mystique.
•
L'exposition "Origines" est le résultat d’un projet ambitieux qui s’appelle TOTEM LIBERTE, un projet de réinsertion qui a commencé en 2012 au service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) du Camp Est.
Réalisée en huit mois par une vingtaine de détenus, lors des ateliers au Camp Est, l'exposition est encadrée par Francis Lhôter. Cet artiste engagé, investi d’une mission de réinsertion dont le résultat est exposé au Musée territorial, a un objectif : transmettre.
Les détenus et artistes qui ont travaillé sur l'exposition ont réalisé une vingtaine de sculptures dans un seul et même arbre, un houpe âgé de plus de 1000 ans.
"Un sculpteur a commencé à sculpter un homme sortant du banian et c’est là qu’est partie l’idée d’origine", commente Francis Lhôter. "Nous avons 8 mois de travail à 15 sculpteurs".
Chaque pièce est unique et chaque œuvre est une histoire personnelle. Elles sont à vendre, et pour ce faire, les acheteurs potentiels doivent faire une offre.
"Il faudrait plutôt que les institutions achètent ces œuvres-là", poursuit Francis Lhôter. "La Province, le Gouvernement ou même le musée. La thématique d’origine c’est hier, aujourd’hui et demain. Donc nous avons démarré sur les fondamentaux de la sculpture kanak. Tous les gens qui sont avec moi, sont des gens qui n’ont pas eu de chance, ils étaient au mauvais endroit, au mauvais moment, c’est flagrant et la plupart ne connaissent pas leur père et leur mère, ce sont des orphelins. C’est pas parce qu’une partie d’eux-même a fait une connerie dans leur vie que le reste du temps est mauvais. Au contraire".
Ecoutez les propos de Francis Lhôter au micro de Martine Nollet pour NC1ère La Radio :
ITW Lhôter 251115
Ici, les artistes ont travaillé sur la verticalité, l’élévation, les échelles de vie. Jeannot Sapote, guide au Musée territorial de Nouvelle-Calédonie, revient sur ses impressions face à cette exposition. "Il y a de la tristesse, c’est beaucoup de personnes qu’on connaît qui sont de l’autre côté", commente-t-il. "Vous sculptez aujourd’hui, vous sculptez un homme, ce n'est plus comme avant. On voyait que le visage, aujourd’hui on voit tout. Quand on est dans cette salle, on ressent plein de choses".
Ecoutez les propos de Jeannot Sapote au micro de Martine Nollet pour NC1ère La Radio :
ITW Sapote 251115
L’exposition se poursuit jusqu’en juillet prochain et Francis Lhôter espère exposer ces sculptures soit au Quai Branly, soit dans les jardins du Luxembourg.