Calédoniens ailleurs : Clément Merzeau, quand aventure se conjugue avec réussite

Clément Merzeau vit depuis 2007 au Canada.
De nombreux jeunes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Etudes, formation, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, histoire d'amour, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l'aventure ailleurs ? Cette semaine, Clément Merzeau, ingénieur au Canada.
Le goût de l’aventure et un parcours audacieux sont les clés de la réussite de Clément Merzeau. Le jeune homme ne s’imaginait pas devenir ingénieur en génie civil au Canada.

Au sortir de l’adolescence, Clément s’est longtemps cherché. Après une tentative infructueuse de décrocher un bac S, le Calédonien obtient en 2006 un bac pro service à la CCI. Dans le même temps, il est sélectionné pour le rallye Jeunes Peugeot pour participer à des tests en métropole. Le jeune homme fait de bons scores mais insuffisants pour rester dans l’équipe. Toutefois, il reste en France pour trouver une formation dans un domaine qui le passionne depuis toujours : les télécommunications. "Le monde s’est développé grâce à la communication et les principales voies de communication se sont les routes. La route m’a toujours fasciné."

Tout en travaillant comme manœuvre sur des chantiers, Clément cherche un diplôme adapté à ses besoins. Peine perdue. Il retrouve espoir au détour d’un salon de l’étudiant à Paris qui propose d’obtenir un diplôme de technicien en génie civil au Québec. Il fait le grand saut en s’installant en juillet 2007 à Remouski. Durant ses trois ans de formation, Clément part, seul, à l’aventure d’un métier, d’un pays et d’un mode de vie totalement nouveaux. 

En 2010, devenu technicien, il continue sur sa lancée et intègre une école de technologie supérieure à Montréal pour devenir ingénieur. Quatre ans plus tard, diplômé, il est embauché dans une entreprise de BTP. Mais licencié pour raisons budgétaires, Clément ne se démotive pas. "J’ai pris une claque, ça m’a fait beaucoup réfléchir. Je voulais retrouver un travail qui me plaisait réellement. Je voulais retourner dans les travaux publics."  Le jeune homme ne lâche rien et plusieurs mois durant, il enchaîne des petits contrats.
Le Calédonien est ingénieur en génie civil.

Il y a un an et demi, la roue tourne à nouveau et il intègre En Globe Corp. à Québec city. Aujourd’hui, il gère des projets à plusieurs millions de dollars. Mais le jeune trentenaire pense déjà à la suite de son aventure qu’il imagine en Nouvelle- Calédonie. Clément veut mettre ses compétences à profit chez lui. Surtout, il a envie de raconter son parcours aux lycéens.

"Quand je rentrerai au pays, j’aimerais témoigner dans les lycées. Je ne faisais trop rien à l’école, j’ai été exclu, j’ai galéré, j’étais malheureux et dévalorisé mais j’aimerais dire aux jeunes qu’on peut s’en sortir malgré l’avis des autres, de certains professeurs." Preuve que même en partant avec peu, la détermination et l’audace mènent loin.

Clément Merzeau nous raconte son aventure canadienne
Clément Merzeau parle de son expérience au Canada