La Cafat peut honorer ses paiements pour janvier. Les chômeurs de droit commun, salariés du privé qui ont perdu leur emploi, toucheront donc leurs indemnisations début février. C’est ensuite, que les choses se compliquent. Dès février, la trésorerie de la Caisse ne permettrait pas d’indemniser la totalité de la période due aux bénéficiaires mais seulement une partie, qui n’est pas quantifiée. On parle là de l’indemnité à toucher début mars, au titre de février.
De 2 400 à 5 500 personnes
Selon les projections pour 2025, il manque en effet 850 millions de francs CFP par mois, soit dix milliards à l’échelle de l’année. Pourquoi ? Parce que depuis les violences qui ont ravagé l’économie calédonienne, le nombre de chômeurs a plus que doublé. Passant de 2 400 en 2023, à 4 869 en décembre 2024. Ce mois de janvier, le chiffre monte à environ 5 500.
Cette précédente solution
Les chômeurs de droit commun, ce sont des Calédoniens qui ont cotisé avant leur licenciement et qui touchent 75 % du SMG durant neuf mois. En 2023, lors d’une précédente alerte, les comptes du chômage de droit commun ont pu être rétablis. Comment ? En transférant vers ce régime le montant correspondant à 0,2 % des cotisations.
3,8 milliards escomptés
Sauf que le contexte a changé : plus de chômeurs, moins de cotisants. Beaucoup d’entreprises qui ont licencié des salariés ont définitivement mis la clé sous la porte. Résultat, les recettes des cotisations prévues pour le chômage en 2025 n’excèdent pas 3,8 milliards de francs CFP.
Visioconférence avec Paris
Est-ce vraiment une surprise ? Le gouvernement collégial assure la tutelle de la Cafat. Chaque semaine, un comité de pilotage réunit notamment la Caisse et l’exécutif calédonien. Les comptes et les prévisions sont alors exposés. La direction de la Cafat assure par ailleurs avoir alarmé le Congrès en septembre - octobre. D’après les informations de NC la 1ère, des membres du nouveau gouvernement ont une visioconférence imminente avec l’Etat, qui seul semble en mesure de répondre au problème rapidement.
Et les retraités ?
Mais il n’y pas que le chômage, sur la sellette. Après les violences de l’an dernier, la Cafat aurait perdu 15 à 16 % de sa trésorerie, sur l’ensemble des régimes. Les retraites du secteur privé représentent un véritable objet d’inquiétude. Les dirigeants de la Caisse ont demandé un rendez-vous urgent au président du gouvernement. Si 2025 devrait se passer sans trop de soubresauts, selon les projections, il manquera trois milliards et demi en 2026, pour payer les retraités.