François Bayrou lui a consacré quelques phrases. Le Premier ministre a évoqué la Calédonie dans sa déclaration de politique générale, prononcée à Paris durant la nuit de mardi 14 à mercredi 15 janvier, heure de Nouméa.
François Bayrou, Premier ministre : “Trouver des voies novatrices”
“Les événements de mai 2024 ont plongé ce territoire dans un profond marasme, a formulé le nouveau chef du gouvernement central. Je souhaite que le processus politique reprenne, avec des négociations qui devront aboutir à la fin de ce trimestre.” Et d’ajouter : “J’inviterai en janvier les forces politiques à venir à Paris pour ouvrir ces négociations (…) Je crois que femmes et hommes de bonne volonté peuvent trouver des voies novatrices pour le bien de tous les Calédoniens.”
Comment les élus calédoniens réagissent-ils à son discours ? Certains retiennent davantage la dimension politique, quand d’autres s’attardent sur les problématiques économiques. Tour d’horizon.
Emmanuel Tjibaou, député : “Je suis resté sur ma faim”
Le député de la seconde circonscription calédonienne a trouvé court le volet consacré aux Outre-mer. “Au-delà de la question de la relance économique (…), il y a la reprise des discussions sur la sortie de l’Accord de Nouméa", insiste Emmanuel Tjibaou. "J’ai l’impression que l’exécutif y va un peu à reculons. L’annoncer dans le discours de politique générale et missionner le ministre Valls pour engager les discussions, c’était attendu. (…) Il manquait le cadre de la méthode et le postulat de départ de la négociation. On n’a toujours pas les réponses.”
“Je n’ai pas signé la motion de censure” à nouveau déposée, a précisé le parlementaire indépendantiste, qui siège avec la Gauche démocrate et républicaine. “Mais je suis assez dubitatif sur les perspectives d’éclairage que mon groupe a demandées.” Motion de censure qu'Emmanuel Tjibaou a fini par voter.
Georges Naturel, sénateur : “Laissons travailler le gouvernement”
Autre parlementaire calédonien, Georges Naturel se dit satisfait par ces annonces. Reste que pour le sénateur LR : “le plus urgent est le débat budgétaire”, qui doit reprendre, “et les arbitrages qu’il faudra attendre pour soutenir la Nouvelle-Calédonie.” Plus largement, dit-il : “On a un gouvernement en place, laissons-le travailler”. Surtout que la question calédonienne est aux mains d’un ministre d’État, “en la personne de Manuel Valls”.
Des propos salués par Veylma Falaeo, présidente du Congrès
Après les propos de François Bayrou, la présidente du Congrès “salue” la volonté de relancer les discussions pour aboutir à un accord global. “Il l’a rappelé, l’avenir de la Nouvelle-Calédonie se conduit bien ici, donc entre responsables politiques calédoniens.” Concernant une reprise des négociations d’ici la fin du mois à Paris, “j’espère que toutes les formations seront présentes et que ces discussions se feront dans un esprit d’ouverture, de respect et d’innovation”.
Veylma Falaeo, de l'Eveil océanien, “regrette simplement qu’il n’y ait pas eu d’annonce concernant un soutien financier (…) Au-delà des discussions sur l’avenir institutionnel, il est primordial de trouver des solutions à très court terme pour le financement de nos services publics, de nos emplois, de nos entreprises”.
Sa réaction recueillie par Sheïma Riahi et Christian Favennec est à retrouver au JT
“Le rendez-vous de la dernière chance", dit Virginie Ruffenach, du Rassemblement
Pour la présidente du groupe Rassemblement au Congrès : “C’est une bonne chose que l’État prenne l’initiative de réunir les partenaires politiques. Nous le savons, nous avons un calendrier très contraint, si les élections [provinciales] doivent se tenir avant la fin de cette année. Pour nous, ce rendez-vous est le rendez-vous de la dernière chance, d’avoir une discussion qui pourrait aboutir à un accord.” Selon Virginie Ruffenach, "nous devons, responsables politiques, discuter pour essayer de trouver des solutions. Si nous ne trouvons pas de solution(s) parce que les positions ne sont pas rapprochables, nous en tirerons les conséquences.”
Et sur le plan économique, “j’espère que nous utiliserons ce rendez-vous des discussions pour traiter de l’indispensable soutien de l’État à la Nouvelle-Calédonie”.
Sa réaction recueillie par Sheïma Riahi et Christian Favennec est à retrouver au JT