Arrêt du chômage de droit commun : “Les organisations syndicales ont soulevé le problème depuis plus de six mois”, réagit l’UT CFE-CGC

Après les émeutes de mai 2024, le tissu économique calédonien a perdu de nombreux emplois.
Le financement du chômage de droit commun n'est pas garanti en Nouvelle-Calédonie au-delà du 31 janvier 2025. Annonce faite mardi, qui fait réagir le principal syndicat du territoire, l’UT CFE-CGC. Ses membres assurent avoir alerté sur le sujet depuis plus de six mois. Le syndicat regrette aussi les modifications réalisées concernant le chômage spécial émeutes, prolongé jusqu’au 31 mars.

Le chômage total ne sera plus financé au 1er février, en Nouvelle-Calédonie. L’annonce a fait l’effet d’une bombe ce mardi 21 janvier 2025, au Congrès. Et pourtant, les syndicats mobilisés devant le boulevard Vauban l’assurent : ils ont alerté sur le sujet depuis des mois. “Tout le monde semble le découvrir. Mais les organisations syndicales et patronales ont soulevé ce problème depuis plus de six mois, en alertant les principaux acteurs sur le sujet et en les incitant à prendre des mesures sans être au pied du mur”, révèle Christophe Coulson, président de l’UT CFE-CGC.

Ses membres étaient aux côtés de ceux de la Fédé, de l'Usoenc, de l’USTKE et de la Cogetra devant le Congrès. “Il ne faut pas oublier que le tissu économique a été détruit. Plus de 20 000 emplois ont disparu, ce qui fait des recettes en moins sur le régime chômage notamment. Il ne faut pas s’offusquer sur le sujet, il fallait anticiper les choses”, ajoute Christophe Coulson.

"Ce qu'on souhaitait, c'est un maintien du dispositif existant"

Déception également du syndicat, concernant le chômage partiel spécial émeutes. Il a été prolongé jusqu’au 31 mars, mais deux modifications ont été actées dans la mise en oeuvre du dispositif : le taux de rémunération passe de 70 % à 50 % du salaire. Le plafond applicable au montant brut du salaire minimum doit, quant à lui, être réduit de 2,5 à 2 fois le montant.

Ce qu’on souhaitait, c’est un maintien du dispositif existant en place, c’est-à-dire 70 % de 2,5 SMG. Là, ça va passer à 50 % de 2 SMG. Ce qu’on remarque, c’est qu’à chaque fois que l’État nous demande de faire des réformes, nous, les organisations syndicales de salariés, on y participe. Tout comme les organisations patronales. Et puis les textes, quand ils arrivent devant le Congrès, il ne sont pas votés mais renvoyés systématiquement”, poursuit le président de l’UT CFE-CGC.

"Au dernier moment, tout s'écroule"

On est en droit de se poser la question, est-ce que parce que le texte sur la TGC n’a pas pu être voté en intégralité, l’Etat au travers de cette réforme du dispositif chômage ne nous renvoie pas dans nos pénates ?”, s’interroge Christophe Coulson. Des syndicats, qui ont le sentiment de ne pas être entendus depuis plusieurs mois. “On nous fait passer des heures en réunion sur les sujets urgents et au dernier moment, tout s’écroule”, regrette le président du syndicat. Qui n’exclue pas, dans les semaines à venir, de futures mobilisations.