Le malheur des uns fait le bonheur des autres. L'Australie augmente les impôts des jeunes routards étrangers qui travaillent dans les exploitations agricoles. Ils pourraient se tourner vers d'autres pays, et laisser la place aux Aborigènes.
•
Le 1er juillet, l'Australie va augmenter les impôts des jeunes routards étrangers venus travailler dans les exploitations agricoles, principalement pour cueillir des fruits et des légumes.
Ces backpackers, comme les appellent les Australiens, viennent principalement d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Asie. Ils doivent travailler pendant 88 jours dans des fermes pour obtenir la prolongation de leur visa vacances-travail pendant une année supplémentaire. Une mesure introduite par le gouvernement australien il y a plusieurs années, afin d'aider les agriculteurs à trouver de la main d'oeuvre saisonnière.
Mais Canberra va augmenter les impots pour les backpackers, ce qui permettra de faire rentrer 540 millions de dollars dans les caisses de l'état sur les 3 prochaines années.
Mais c'est la fin de l'âge d'or, Canberra cherche de l'argent partout, et va taxer les revenus des routards étrangers à hauteur de 32.5% - contre 19% jusqu'à présent, mais seulement au-delà de 18 200 de revenus. L'Australie espère ainsi encaisser 540 millions de dollars d'impôts sur les 3 prochaines années.
Pourtant, la fédération nationale des agriculteurs est vent debout contre cette réforme. Elle craint que les routards étrangers ne fuient l'Australie et préfèrent aller proposer leurs services au Canada ou en Nouvelle-Zélande. Près de 30 000 personnes ont signé une pétition en ligne contre l'augmentation des impôts sur les salaires des backpackers.
Ian Trust, le directeur de la fondation Wunan, une organisation pour le développement socio-économique des Aborigènes de la région, estime que le tarissement de la source de main d'oeuvre des backpackers pourrait être une aubaine pour les chômeurs aborigènes.
À Kununurra, on ne voit pas la situation du même oeil. Cette petite ville de 4500 habitants est située à l'extrême nord de l'Australie occidentale, au bord de la rivière Ord. C'est donc une région agricole florissante. Et beaucoup espèrent que les Aborigènes remplaceront les backpackers étrangers dans les exploitations agricoles. Ian Trust est le directeur de la fondation Wunan, une organisation pour le développement socio-économique des Aborigènes de la région:
« Ce type de boulot, c'est probablement l'idéal. La grande question, bien sûr, c'est si on sera capable de mobiliser suffisamment de travailleurs aborigènes pour remplacer les backpackers. »
Il y a environ 17% de chômeurs parmi les Aborigènes, soit le triple de la moyenne nationale australienne, qui est de 5.8%. Le fossé est énorme, et on se demande pourquoi le gouvernement australien n'a pas pensé plus tôt à inciter les agriculteurs à embaucher des Aborigènes, au lieu de miser sur les routards étrangers. La réponse d'Ian Trust:
« Le plus grand obstacle, c'est de motiver les gens à se lever et à saisir ces opportunités. Il faudrait organiser une campagne pour identifier les travailleurs potentiels, les transporter jusqu'à Kununurra, et s'assurer qu'ils se lèvent tôt le matin pour aller travailler. »
C'est justement l'inquiétude de Christian Bloecker, un producteur de cucurbitacées à Kununurra:
« En saison, nous commençons la récolte tous les jours à 6h du matin, et c'est tous les jours, et pas en fonction des desiderata des employés. On a ce problème-là déjà avec les backpackers, c'est un combat continuel. »
Mais les travailleurs aborigènes, eux, ont justement une motivation supplémentaire. Car leur système d'allocations a changé. Désormais les cartes de paiement données par la Sécurité sociale australienne limite leurs achats, car elle n'est acceptée que par une liste restreinte de commerçants. En clair: ils ne peuvent pas acheter de l'alcool ou jouer à des jeux d'argent avec cette carte, et sont donc incités à aller gagner un salaire complémentaire.
Ces backpackers, comme les appellent les Australiens, viennent principalement d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Asie. Ils doivent travailler pendant 88 jours dans des fermes pour obtenir la prolongation de leur visa vacances-travail pendant une année supplémentaire. Une mesure introduite par le gouvernement australien il y a plusieurs années, afin d'aider les agriculteurs à trouver de la main d'oeuvre saisonnière.
Mais Canberra va augmenter les impots pour les backpackers, ce qui permettra de faire rentrer 540 millions de dollars dans les caisses de l'état sur les 3 prochaines années.
Mais c'est la fin de l'âge d'or, Canberra cherche de l'argent partout, et va taxer les revenus des routards étrangers à hauteur de 32.5% - contre 19% jusqu'à présent, mais seulement au-delà de 18 200 de revenus. L'Australie espère ainsi encaisser 540 millions de dollars d'impôts sur les 3 prochaines années.
Pourtant, la fédération nationale des agriculteurs est vent debout contre cette réforme. Elle craint que les routards étrangers ne fuient l'Australie et préfèrent aller proposer leurs services au Canada ou en Nouvelle-Zélande. Près de 30 000 personnes ont signé une pétition en ligne contre l'augmentation des impôts sur les salaires des backpackers.
Ian Trust, le directeur de la fondation Wunan, une organisation pour le développement socio-économique des Aborigènes de la région, estime que le tarissement de la source de main d'oeuvre des backpackers pourrait être une aubaine pour les chômeurs aborigènes.
À Kununurra, on ne voit pas la situation du même oeil. Cette petite ville de 4500 habitants est située à l'extrême nord de l'Australie occidentale, au bord de la rivière Ord. C'est donc une région agricole florissante. Et beaucoup espèrent que les Aborigènes remplaceront les backpackers étrangers dans les exploitations agricoles. Ian Trust est le directeur de la fondation Wunan, une organisation pour le développement socio-économique des Aborigènes de la région:
« Ce type de boulot, c'est probablement l'idéal. La grande question, bien sûr, c'est si on sera capable de mobiliser suffisamment de travailleurs aborigènes pour remplacer les backpackers. »
Il y a environ 17% de chômeurs parmi les Aborigènes, soit le triple de la moyenne nationale australienne, qui est de 5.8%. Le fossé est énorme, et on se demande pourquoi le gouvernement australien n'a pas pensé plus tôt à inciter les agriculteurs à embaucher des Aborigènes, au lieu de miser sur les routards étrangers. La réponse d'Ian Trust:
« Le plus grand obstacle, c'est de motiver les gens à se lever et à saisir ces opportunités. Il faudrait organiser une campagne pour identifier les travailleurs potentiels, les transporter jusqu'à Kununurra, et s'assurer qu'ils se lèvent tôt le matin pour aller travailler. »
C'est justement l'inquiétude de Christian Bloecker, un producteur de cucurbitacées à Kununurra:
« En saison, nous commençons la récolte tous les jours à 6h du matin, et c'est tous les jours, et pas en fonction des desiderata des employés. On a ce problème-là déjà avec les backpackers, c'est un combat continuel. »
Mais les travailleurs aborigènes, eux, ont justement une motivation supplémentaire. Car leur système d'allocations a changé. Désormais les cartes de paiement données par la Sécurité sociale australienne limite leurs achats, car elle n'est acceptée que par une liste restreinte de commerçants. En clair: ils ne peuvent pas acheter de l'alcool ou jouer à des jeux d'argent avec cette carte, et sont donc incités à aller gagner un salaire complémentaire.