Australie : le descendant d'un guerrier aborigène se bat pour récupérer un bouclier très spécial

Rodney Kelly.
C'est un morceau d'Histoire que Rodney Kelly veut faire revenir en Australie ; un bouclier qui appartenait à un guerrier du peuple Gweagal, connu sous le nom de Cooman. Ce bouclier a été pris par James Cook et son équipage le jour de leur débarquement à Botany Bay.
 Rodney Kelly est un descendant de Cooman, et il s'est lancé pour mission de récupérer son bouclier, qui se trouve désormais au British museum de Londres. Ce qui est aujourd'hui une pièce de musée a été volé par l'équipage de l'Endeavour à son arrivée en Australie, à Botany Bay, au sud de Sydney, en 1770, raconte Rodney Kelly :
 
« Le capitaine Cook ne comprenait pas mon peuple, et mon peuple ne le comprenait pas. Ils ont parlementé pendant environ un quart d'heure, Cook voulait de l'eau, mais mes ancêtres refusaient de le laisser poser le pied sur notre terre. Des coups de feu ont alors été tirés du bateau ; mon aïeul a été touché à la jambe et c'est à ce moment-là qu'il est allé chercher son bouclier. Le temps qu'il prenne son bouclier, Cook et son équipage étaient déjà à terre. Des flèches ont été lancées, de nouveaux coups de feu sont partis et mon aïeul a lâché son bouclier, qui a été récupéré par Joseph Banks - il a aussi pris entre 40 et 50 flèches. Ils ont rapporté tout ça en Angleterre à bord de l'Endeavour. Là-bas, les objets ont été distribués : le bouclier est au British museum, et il reste quatre flèches, qui sont au musée d'archéologie et d'anthropologie de Cambridge. »
 
Le bouclier, aujourd'hui propriété du British Museum.

 

En avril dernier, le directeur adjoint du British museum, Jonathan Williams, a reconnu que le bouclier était un « symbole puissant des premiers contacts entre les Britanniques et les Aborigènes de Botany Bay ». « Le musée prête régulièrement des objets et on est disposé à prêter le bouclier à l'Australie », a-t-il ensuite proposé. Une offre jugée « insultante » par Rodney Kelly. « C'est à nous de partager cette pièce avec le monde entier, pas à eux », fait-il valoir. Il est essentiel que le peuple Gweagal récupère ce qui lui appartient, expose-t-il :
« C'est vraiment important pour moi de récupérer ces objets, ça me lie à mes ancêtres et c'est un lien dont je suis fier. Ça montre aussi que ce premier jour, ce débarquement des Britanniques, ne s'est pas très bien passé, ça ne s'est pas déroulé comme prévu. Et avec ces objets, on pourrait raconter cette histoire. Et puis, je pense vraiment que les esprits de nos ancêtres ne pourront être en paix qu'une fois ces objets rendus. »
 
Il y a quelques jours, Rodney Kelly a obtenu le soutien du parlement de Nouvelle-Galles-du-Sud. Les députés locaux ont adopté une motion demandant la restitution des objets du peuple Gweagal.