En pleine campagne électorale, on apprend que le nom de Malcolm Turnbull apparaît dans les Panama Papers, ces documents sur la finance offshore et les paradis fiscaux. Le Premier ministre affirme n'avoir rien fait de répréhensible.
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Ces révélations du journal Financial Review nous ramènent dans les années 1990. Le nom de Malcolm Turnbull apparaît dans un registre du cabinet panaméen Mossack Fonseca en tant qu'ancien membre du conseil d'administration d'une entreprise nommée Star Technology Systems Limited. Le nom de son associé, Neville Wran, ex-Premier de Nouvelle-Galles-du-Sud, figure aussi dans ce document.
Cette entreprise était établie dans les Îles Vierges britanniques, et était une filiale d'une société cotée sur le marché australien. Malcolm Turnbull a tenu son rôle d'administrateur pendant quelques mois, se retirant en 1995. Interrogé sur le sujet hier, alors qu'il faisait campagne dans le Victoria, le Premier ministre Libéral a assuré n'avoir rien à se reprocher : « Tout ce que je peux vous dire, c'est que, comme l'article le souligne, aucune irrégularité n'est suggérée. Il n'y a là rien de nouveau. L'entreprise en question était une filiale à 100% d'une société australienne, donc cotée en Australie, et dont Neville Wran et moi-même avons été les administrateurs pendant à peu près deux ans. C'est tout, cette participation est de notoriété publique et comme l'article le reconnaît, rien n'indique une quelconque irrégularité. »
Malcolm Turnbull a ajouté que l'entreprise n'avait pas réalisé de bénéfices, et que si ça avait été le cas, elle aurait évidemment payé ses impôts en Australie. Son principal adversaire, le chef des Travaillistes, Bill Shorten, demande plus d'explications : « Je ne pense pas que ce qu'il a dit constitue une explication complète, mais pour être juste envers Malcolm Turnbull, je pense qu'il devrait avoir l'occasion de répondre aux questions, de dire ce qu'il sait, d'expliquer à quel point il était impliqué, et je n'ai pas l'intention de faire plus de commentaires tant qu'il ne se sera pas expliqué. »
Rappelons que les élections se tiendront le 2 juillet prochain. Les Panama Papers ont révélé que des dizaines de responsables politiques à travers le monde ont eu ou ont recours à des centres financiers offshore, mais ces activités ne sont pas forcément illégales. Ces révélations ont conduit le Premier ministre islandais et un ministre espagnol à la démission.