Le nouveau Premier ministre australien ne fera pas inscrire dans la loi les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Un projet qui avait valu à son prédécesseur d'être éjecté du gouvernement lors d'un putsch interne à leur parti.
Scott Morrison a remporté fin août un vote au sein du Parti libéral pour succéder à Malcolm Turnbull, un modéré au sein de ce parti conservateur. Victime d'une fronde d'élus de droite, celui-ci n’avait pas pu rassembler suffisamment de voix pour inscrire dans la loi les objectifs de réduction des émissions, dans le cadre d'un plan énergie appelé National energy guaranty (NEG).
Engagement
L’Australie est l’un des pays qui génère le plus de gaz à effet de serre par habitant. En raison de sa dépendance massive au charbon, et de sa population relativement restreinte (25 millions d'habitants). Canberra s'était engagé à réduire ses émissions de 26% par rapport à leur niveau de 2005, avant 2030, pour lutter contre le réchauffement climatique. Cet objectif avait été officialisé en décembre 2015 dans le cadre de l'Accord de Paris.
«Mort»
Le projet «est mort», a déclaré Scott Morrison, ajoutant que son gouvernement allait se focaliser sur les moyens de faire baisser les prix de l'électricité qui se sont envolés. «Le NEG est mort, vive les garanties de fiabilité, vive les prix plancher, vive le soutien à l'énergie nouvelle génération», a-t-il déclaré ce samedi au journal Weekend Australian. «La semaine prochaine, nous allons abandonner le sujet de la législation. Cela n'ira pas de l'avant.»
Difficile mise en œuvre des mesures climatiques
Canberra assure qu'il tentera malgré tout de réduire les émissions de gaz à effet de serre. La coalition conservatrice formée par le Parti libéral et le Parti national, tout comme les précédents gouvernements travaillistes, ont eu du mal à mettre en place des mesures climatiques, avec pour toile de fond les luttes politiques et d'influence.
Fronde parlementaire
L'objectif des 26% avait été déterminé par le gouvernement du très conservateur Tony Abbott, lui-même renversé par Malcolm Turnbull. Mais au moment où les Australiens grognent contre la hausse des prix de l'électricité, due notamment à la fermeture de centrales à charbon, c'est Tony Abbott qui a mené la fronde parlementaire contre le fait d'inscrire dans la loi l'objectif de l'accord de Paris.