Ils faisaient grise mine, les demandeurs d’emploi rencontrés ce mercredi matin, à Nouméa. “Ça va être vraiment dur”, souffle l’un d’eux. “Normalement, je dois finir mon chômage au mois d’avril mais si c’est annoncé avant…” C’est que la veille, la nouvelle a été répandue à l’occasion d’une séance publique au Congrès : les Calédoniens qui touchent le chômage classique risquent de ne plus être indemnisés au-delà de février, faute de liquidités suffisantes dans les caisses de la Cafat.
"J'ai relancé mes CV"
“Vu que là, il n’y aurait plus le chômage, ça va être pire”, craint un autre demandeur d’emploi. “Je vais doubler la recherche.” Même stress chez cette dame : “Ça ne m’arrange pas du tout, je devais le percevoir jusqu’en avril-mai. J’ai relancé encore mes CV…”
Jusqu’à 123 000 francs par mois
Retrouver un emploi dans un contexte de crise comme celle que la Calédonie traverse ? La tâche est ardue. Mais elle deviendrait primordiale en l’absence d’indemnités, qui peuvent représenter jusqu’à 123 000 francs CFP par mois. Or, environ 5 500 personnes seraient concernées par une interruption du chômage de droit commun.
Attentisme ?
Le nombre de bénéficiaires a doublé depuis les émeutes qui ont en partie détruit le tissu économique. Le dispositif a donc vu son coût grimper en flèche. Il pèserait 850 millions de francs par mois.
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Les syndicats affirment avoir soulevé le problèmes à plusieurs reprises, ces derniers mois. Ils déplorent une forme d’attentisme de la part des politiques. Christophe Coulson le disait dans la matinale de NC la 1ère au nom de l’UT CFE-CGC.
“C’est un droit fondamental”
“On prévoit une rencontre avec l’Etat pour discuter de ce sujet sérieux et important”, signale également le secrétaire général adjoint de l’Usoenc, Alexis Faletamagia. “C’est un droit fondamental”, rappelle-t-il. “On ne pourra pas continuer dans ces conditions. A nos politiques et l’Etat de prendre en main tous les dossiers et de faire des réunions, des réunions, pour rien dire. On a besoin d’actions concrètes pour améliorer le pouvoir d’achat des Calédoniens.”
En l’absence de fonds, ces actions concrètes risquent de tarder encore. Alors que d’autres régimes de la Cafat pourraient à leur tour se retrouver en grande difficulté, cette année.